Crans Montana à Dakhla, déjà, la déconfiture – Avant mars, février

De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
A Bruxelles, on évoque le montant — faramineux — du chèque de Mohammed VI à ceux de Crans Montana. Pour qu’ils s’assoient sur le droit international, insultent le peuple sahraoui et créent un dangereux précédent. Les ripostes sont nombreuses. Cinglantes. Le 24 février sera un point d’orgue qui peut mettre fin, ici, à l’effroyable initiative de l’organisation suisse… Récit d’une affaire de gros sous qui se terminera mal.
L’intergroupe du Parlement européen sera installé le 24 février à Bruxelles. Crans Montana en aura pour son grade.
Récit d’un forum payé rubis sur l’ongle pour nuire au Polisario.
Dans sa réponse à la lettre que lui a adressée Mohamed Sidati, représentant du Polisario en Europe, le responsable du Forum Crans Montana s’est fendu de réponses à des questions non posées.
Le responsable sahraoui le sommait de dire si oui ou non, Dakhla était ville marocaine aux yeux du droit international, si oui ou non, l’organisation d’un événement dans des territoires occupés, relevant de la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation, le monsieur de Montana a livré des explications ubuesques, mystérieuses, confuses et indignes d’un organisme sérieux, se prétendant indépendant. Dans sa correspondance au ministre de la RASD, le principal chef de Crans Montana, la complice de Mohammed VI, évoque «la non-connaissance du courriel de Sidati», «la non-réactivité à temps du Polisario» et, culot suprême, «le ton impoli du délégué sahraoui à Bruxelles». 
Comme si le représentant du peuple opprimé, colonisé et luttant pour son indépendance quémandait une invitation à participer ou à prendre la parole dans ce forum de la honte. Pour autant, les réponses, plutôt les non-réponses, de Crans Montana sont à archiver, elles serviront, à moyen terme, peut-être même à court terme, à dénuder cette organisation suisse, à montrer son vrai visage, mettre de la lumière sur ses intentions et ses motivations.
Payée rubis sur l’ongle par le palais royal, Crans Montana a choisi Dakhla en toute conscience, après avoir étudié tous les paramètres.
Le chèque royal ayant pesé lourdement dans la balance. On parle, ici, à Bruxelles de quatre millions d’euros pour le chef et de six autres millions d’euros à partager entre deux de ses complices. Les séjours à El Mamounia et dans les hôtels de luxe de Marrakech, Tetouan, Casa, Rabat ne sont pas compris dans le «deal».
Des membres influents de l’organisation feront savoir, nous dit-on, ici, leur colère et leur désapprobation de l’initiative, à sommes sonnantes et trébuchantes, plus trébuchantes que sonnantes en l’espèce, prise par la coordination du soi-disant laboratoire d’idées économiques hélvetiques. Déjà, des cabinets d’avocats prestigieux, des ONG dont Amnesty, Human Rights, Peuples encore colonisés, l’Union africaine, la Talk-Force mondial de soutien au peuple sahraoui, ont rendu publique leur détermination à ester en justice Crans Montana pour son odieux acte.
Le 24 février à Bruxelles sera installé le groupe européen «Paix pour le peuple sahraoui». Composé de plus de cent vingt euro-députés de toutes les formations politiques (droites, gauches, communistes, verts, indépendants), il s’attellera à démolir, point par point, l’argumentaire de ceux qui veulent organiser à Dakhla le forum de la honte… Crans Montana.
Une imposture à plusieurs millions d’euros. Dakhla ? Une ville sahraouie sous colonisation marocaine.
A. M.
http://www.lesoirdalgerie.com/pdf/2015/02/12022015.pdf

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