L’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui n’a plus effectué de déplacement dans la région depuis un an, y entame depuis mercredi dernier une tournée, dont la première étape est Rabat.
L’envoyé de l’ONU « devrait arriver aujourd’hui, samedi, dans les camps de réfugiés sahraouis », a-t-on appris de sources proches de l’ambassade sahraouie à Alger. Pour sa part, le coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental, la Minurso, Mhamed Khaddad, cité par l’agence de presse sahraouie SPS, a déclaré, jeudi dernier, que la visite de M. Ross dans la région s’inscrit dans le cadre des visites pour la préparation d’un nouveau round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc.
« La visite de M. Ross et auparavant celle de Mme Kim Bolduc, chef de la Minurso », est l’« expression claire de l’échec des tentatives marocaines pour contrecarrer les efforts de l’ONU pour régler le conflit du Sahara occidental », a confirmé le responsable sahraoui. « En attendant de tenir un référendum, l’ONU, représentée dans sa mission au Sahara occidental, doit avoir les pouvoirs pour surveiller et signaler la situation des droits de l’homme, et travailler pour le respect du statut juridique du Sahara occidental et l’arrêt de l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles sahraouies », a déclaré M. Khaddad.
Pour sa part, le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a indiqué que M. Ross « aura des entretiens avec le Maroc et le Front Polisario ainsi qu’avec les Etats voisins ». Sans donner de détails sur les étapes de cette tournée, le porte-parole a indiqué que « certaines dispositions pour cette visite n’avaient pas encore été mises au point ». Rappelons que le Conseil des ministres sahraoui avait salué, la semaine dernière, le retour de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et la prise des fonctions de Kim Bolduc, représentante spéciale pour le Sahara occidental et chef de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso).
Au terme d’un entretien, tenu la semaine dernière au camp de réfugiés sahraouis de Smara, avec la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avait exprimé l’engagement de la partie sahraouie à aider la responsable onusienne dans le cadre de sa mission, qui consiste en l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. 40 ans se seront écoulés depuis que le Maroc occupe illégalement ses territoires. En 1991, un cessez-le-feu avait été signé sous l’égide des Nations unies, entre le Maroc et le Front Polisario, après une guerre dévastatrice ayant fait des milliers de morts, de détenus et de disparus. Une mission onusienne, la Minurso, comme son nom l’indique, avait pour mission l’organisation d’un référendum d’autodétermination début 1992. 24 ans après, ce n’est toujours pas le cas.
Quelles que soient les allégations et manœuvres marocaines, la question sahraouie est une question de décolonisation. Selon la doctrine des Nations unies, la seule et unique solution est l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais ce référendum tarde à être organisé… Et les raisons sont connues.
« Le Maroc craint les résultats de ce référendum. Nous le défions, quel que soit le nombre de ses colons et des militaires déployés dans les territoires occupés d’organiser ce référendum. Nous concernant au Polisario, nous sommes convaincus que les Sahraouis voteront sans conteste pour leur indépendance », avait déclaré Mhamed Khaddad dans un entretien à Reporters en août dernier. Nous l’avions rencontré en marge des travaux du 2e congrès de l’Union des étudiants de Seguia El Hamra et Rio de Oro, qui se sont tenus à Aousserd.
Par ailleurs, le conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui (Copesa) s’est élevé contre l’organisation de la session 2015 du forum de Crans Montana dans la ville occupée de Dakhla, au Sahara occidental et appelé son pays à ne pas y assister. « L’organisation suisse +Forum de Crans Montana+ qui oeuvre en faveur d’un monde meilleur, plus humain et plus juste a malheureusement choisi de tenir sa session 2015, dédiée à l’Afrique, à Dakhla, ville du Sahara occidental occupée par le Maroc qui s’y livre aux plus graves violations des droits de l’homme contre la population sahraouie et à un pillage sans précédent de ses ressources naturelles », s’est insurgé Ricardo Sanchez Serra, journaliste péruvien, président du Copesa. Le journaliste estime « contre-productif que la réunion se tienne dans un territoire occupé militairement ». Une telle attitude s’inscrit, de son point de vue, en contradiction avec le principe même de cette organisation selon lequel les problèmes doivent être examinés dans un climat de paix et de coopération.
http://www.reporters.dz/sahara-occidental-christopher-ross-eternel-retour-et-visite-pas-comme-les-autres/41049
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