La réunion, en avril prochain, du Conseil de sécurité consacrée au Sahara occidental, bien que faisant partie de celles qui figurent régulièrement sur son agenda, ne devrait pas ressembler aux précédentes.
Elle pourrait même marquer une espèce de rupture avec la démarche suivie depuis l’adoption du plan de paix en 1990, sa mise en œuvre une année plus tard et sa «remise sur les rails» en février 1997. Cela fait beaucoup en termes d’étapes, toutefois sans le moindre résultat pour le peuple sahraoui, empêché d’exercer son droit à l’autodétermination pourtant internationalement reconnu.
Il y a un blocage que l’ONU a vite fait d’identifier et de localiser, préconisant une solution politique permettant l’exercice de ce droit. Là aussi, il n’y a pas la moindre opposition, comme en témoignent les différents votes, sauf que la puissance occupante tente encore et toujours, comme elle le fait depuis 1991, de contrarier ce droit qu’elle avait pourtant reconnu, il faut bien le rappeler, amenant l’ONU à endosser le plan de paix conclu entre le Maroc et le Front Polisario. Parce qu’il est devenu le sien et parce que, aussi, il est en totale conformité avec ses résolutions relatives au statut du Sahara occidental, l’organisation internationale s’est attelée à son application, comme en attestent ses textes et leurs référents.
La réunion d’avril prochain devrait dégager le mécanisme approprié pour faire appliquer le plan de paix. La démarche fait consensus puisqu’aucun membre du Conseil de sécurité ne s’y est opposé, Ban Ki-moon ayant déjà dévoilé ses intentions il y a de cela près d’une année. Ce qui a eu pour effet de redonner de l’espoir aux Sahraouis, alors que le Maroc craint une action plus hardie qui le contraindrait, cette fois, à se soumettre à la légalité internationale, et l’arsenal de l’ONU n’en manque véritablement pas.
C’est pourquoi la tournée actuelle de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ne manque pas d’intérêt. Le Maroc a bien tenté d’éloigner Christopher Ross ou encore le contraindre au silence en refusant de le recevoir et donc, pour lui, de n’avoir rien à déclarer. En vain, avec pour la puissance occupante une espèce de rappel à l’ordre sous la forme d’une confiance renouvelée au diplomate onusien, demeuré à son poste contre l’avis du Maroc et de son appareil de propagande qui disait de lui qu’il avait démissionné.
Rien de tout cela, et c’est tant mieux. Rabat a aussi levé le blocage qui empêchait la diplomate canadienne Kim Bolduc de prendre la direction de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), visiblement aussi sous la contrainte et rien d’autre. Une même fermeté, sinon plus, est attendue dans ce qui s’annonce comme une nouvelle approche qui doit être dévoilée dans moins de deux mois. L’ONU franchira-t-elle le pas pour enfin clore le chapitre de la décolonisation ?
Mohammed Larbi
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