Après la mascarade du Forum de Crans-Montana, les autorités d’occupation marocaines continuent à imposer un siège de sécurité restreint sur la ville occupée de Dakhla, au Sahara occidental, afin d’empêcher d’éventuelles manifestations en faveur de l’indépendance du territoire du Sahara occidental. Cette initiative vise à dissuader les Sahraouis dans les territoires occupés de protester pacifiquement pour leur droit à la liberté et à l’indépendance, et à appeler au retrait de l’occupation marocaine du Sahara occidental, a indiqué une source du ministère sahraoui des Territoires occupés et des Communautés à l’étranger. Les Forces marocaines ont procédé au verrouillage des différents quartiers de la ville occupée de Dakhla, et mené une large campagne d’arrestations et de la torture contre les jeunes Sahraouis. Cette situation est vivement dénoncée par des organisations internationales de défense des Droits de l’homme. Au Sahara occidental, des restrictions à la liberté de réunion et de manifestation continuent d’être imposées plus qu’ailleurs, a dénoncé le Réseau euro-méditerranéen des Droits de l’homme (REMDH) dans un rapport de mission. Le rapport rendu public sur une mission organisée au Maroc et au Sahara occidental, du 14 au 21 septembre 2014, afin d’y évaluer la situation en matière de respect des Droits de l’homme constate qu’«au Sahara occidental des restrictions à la liberté de réunion et de manifestation continuent d’être imposées plus qu’ailleurs. Les manifestations politiques et de solidarité sont systématiquement interdites ou réprimées dans la violence par les forces de police qui agissent en toute impunité». «La torture demeure également une pratique courante», fustige la REMDH, indiquant que «la situation des droits économiques et sociaux est négligée, et les libertés individuelles et publiques sont limitées par des contrôles de police draconiens. Par ailleurs, Western Sahara Resource Watch (WSRW) a publié un rapport détaillé révélant les entreprises impliquées dans le pillage du phosphate au Sahara occidental, avec la complicité des autorités d’occupation marocaines. La présentation du rapport a eu lieu dans la ville de Wellington en Nouvelle-Zélande, qui est considérée comme le troisième plus grand des pays importateurs des phosphates sahraouis. Sara Eyckmans, la coordinatrice de Western Sahara Resource Watch, a souligné que « ce commerce est profondément contraire à l’éthique, puisqu’il affaiblit directement les efforts de paix de l’ONU. Il s’effectue dans une violation du droit légitime du peuple sahraoui à gérer ses propres ressources », a souligné la coordinatrice de Western Sahara Resource Watch. Les Sahraouis ont le droit à l’autodétermination sur leur terres et des ressources, alors que le Maroc et les entreprises concernées ne semblent pas s’en soucier du tout », a-t-elle ajouté. En 2014, le rapport a indiqué que le volume de production a atteint 2,1 millions de tonnes, correspondant à une valeur estimative de 230 millions de dollars, par le suivi et l’analyse de l’ensemble du trafic des navires dans le port d’El-Ayoun, au Sahara occidental occupé. WSRW est en mesure de présenter une liste complète des expéditions de phosphate du territoire pour l’année 2014. L’Organisation attribue les achats à neuf compagnies identifiées et un importateur inconnu, dans neuf pays à travers le monde. Parmi elles, les entreprises Agrium Inc (Canada) et Lifosa AB (Lituanie) ont représenté 58% de tous les achats de phosphate du Sahara occidental.
M. B.
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