Sur le plan diplomatique, la cause sahraouie avance lentement peut-être, mais à pas rassurants permettant aux Sahraouis de concrétiser l’objectif principal qu’est l’indépendance, d’autant que cette même cause ne cesse de marquer des points.
La communauté internationale semble, en effet, de plus en plus consciente du droit des Sahraouis à l’autodétermination. En tout cas, les Etats-Unis ont exprimé leur soutien en faveur de la résolution 2152 du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental et ont fait part de leur engagement à aider les parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc) en vue de parvenir à une solution politique «juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
En effet, dans un communiqué commun rendu public à l’issue de la troisième session du dialogue stratégique algéro-américain, tenue mercredi dernier à Washington, l’Algérie et les USA «ont exprimé leur soutien en faveur de la résolution 2152 du Conseil de sécurité des Nations unies et leur engagement à aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte des dispositions conformes aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies, relevant dans ce cadre le rôle et les responsabilités des parties». La troisième session du dialogue stratégique algéro-américain, rappelons-le a été co-présidée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le secrétaire d’État, John Kerry.
Le chef de la diplomatie algérienne a, à l’occasion, réaffirmé que l’Algérie continue de soutenir les efforts du secrétaire général de l’ONU ainsi que son envoyé spécial pour le Sahara occidental en vue d’une solution politique acceptable à même de permettre d’assurer l’autodétermination du Sahara occidental, conformément à la Charte de l’ONU et ses résolutions pertinentes.
«Pour l’Algérie, il n’y a aucune alternative au règlement du conflit, en dehors de l’organisation d’un référendum libre et équitable d’autodétermination du Sahara occidental», a réaffirmé M. Lamamra.
PLAIDOYER POUR L’ÉLARGISSEMENT DES PRÉROGATIVES DE LA MINURSO A LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L’HOMME
Nous ne quitterons pas les USA sans évoquer le Centre Robert-F.-Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RFK Center) qui, dans un rapport accablant publié en 2012, au lendemain de son retour des territoires occupés du Sahara occidental, fustigeait le Maroc pour sa violation des droits des Sahraouis. C’est pourquoi RFK Center ne cesse d’appeler à l’urgence de l’instauration d’un «mécanisme international permanent afin de protéger les droits de l’homme du peuple sahraoui».
Trois ans après, cette visite suivie de deux rapports, la fondation Kennedy maintient sa position sur la nécessité pour la Minurso d’avoir un droit de regard sur le respect ou non des droits fondamentaux des Sahraouis en territoires occupés. Dans son dernier rapport, publié il y a quelques jours, elle affirme que « les autorités marocaines continuent de commettre de graves violations des droits de l’Homme contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés ». Elle déplore « l’absence dans le mandat de la Minurso d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental » et exhorte à nouveau l’ONU à concrétiser cette démarche, précisant qu’il s’agit de la seule «mission onusienne de maintien de la paix qui n’inclut pas un tel mécanisme ».
Dans le document de la fondation, il est fait état de près de 90 cas de violation des droits de l’Homme, notamment « des arrestations arbitraires, la violation du droit à la liberté de rassemblement et de circulation pratiquées contre les Sahraouis dans les territoires occupés ». Dans le même contexte, des organisations danoises, dont Afrika Kontakt, et le député danois Rina Ronja Kari ont souligné l’«urgente» nécessité de doter la Minurso d’une composante pour surveiller la situation des droits humains et protéger les ressources naturelles dans la Sahara occidental, exploitées illégalement par le Maroc et certaines entreprises étrangères. Idem en Italie où la Chambre italienne des députés a adopté, lors de l’examen, récemment à Rome, de la question de participation de l’Italie à la mission des Minurso, deux motions de soutien en faveur du peuple sahraoui.
La première motion engage le gouvernement italien à «évaluer l’opportunité de poursuivre, le plus rapidement possible, la participation italienne à la Minurso et aux initiatives de soutien en faveur du peuple sahraoui, et à poursuivre l’activité diplomatique visant à parvenir à une solution juste et équitable du problème du Sahara occidental».
Reporters, 11/04/2015
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