Dans son rapport du 10 avril 2014 sur le Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU, M.Ban Ki-moon avait souligné : »S’il n’y aucun progrès avant avril 2015, le moment sera venu d’inviter le Conseil à examiner complétement le cadre fixé en 2007 pour le processus de négociation ». Il n’y a eu aucun progrès avant avril 2015 en raison de l’obstruction et du chantage du Maroc. Mais l’engagement de 2014 du secrétaire général a été oublié en 2015 par le secrétaire général lui-même et par le Conseil de sécurité des Nations unies!
En effet, la résolution 2218 (2015) sur le Sahara occidental adoptée le 28 février par le Conseil de sécurité a repris, à la virgule près, la résolution de 2014, en refusant de tenir compte de la dégradation de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc. Le Conseil a prolongé jusqu’au 30 avril 2016 la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) et engagé une fois de plus le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Mais la résolution ne propose aucune mesure pour amener le pouvoir marocain à mettre un terme à ses manœuvres d’obstruction et à tenir ses engagements dans le respect du droit international puisqu’il continue à prétendre que le Sahara occidental fait partie intégrante du Maroc. On est loin du « réalisme et de l’esprit de compromis » réclamés par l’ONU.
Le gouvernement français s’est rangé une fois de plus auprès du pouvoir marocain pour empêcher l’instauration d’un mécanisme international pour la surveillance des droits de l’homme. Il s’est même félicité des progrès du Maroc en matière de droits de l’homme et a apporté son soutien au plan marocain d’autonomie qui bafoue le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il constitue ainsi le principal obstacle à la résolution d’un conflit de 40 ans sur la décolonisation du Sahara occidental. Il a ignoré les demandes pressantes de l’Union africaine, de nombreux gouvernements et de nombreuses associations françaises, européennes et internationales des droits de l’homme ainsi que des rapports du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
La résolution du Conseil de sécurité est scandaleuse puisqu’elle ferme les yeux sur les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc qui se sont encore aggravées en 2014 et 2015.Comme en 2014, la résolution met sur le même plan le colonisé et le colonisateur en leur demandant de « renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf ». Alors qu’avec les moyens vidéos actuels, le monde entier peut constater « en direct » les exactions de la police marocaine dans les territoires occupés.
Tout en réaffirmant que « le statu quo n’est pas acceptable », la résolution constitue une véritable provocation à l’égard des Sahraouis puisqu’elle ne prend aucune mesure pour mettre fin à la répression qu’ils subissent dans les territoires occupés ou pour leur permettre de quitter leur exil et de retrouver leur pays.
Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, la plateforme participera aux manifestations du 1er mai dans le cadre de la mobilisation internationale à l’appel des Sahraouis des territoires occupés et des campements en réaction à la résolution de l’ONU et poursuivra son action pour la libération des prisonniers politiques sahraouis, l’arrêt de la répression dans les territoires occupés, la mise en place d’un mécanisme international permanent de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental et la mise en œuvre rapide du référendum d’autodétermination permettant enfin au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir.
Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental
Paris le 29 avril 2015
http://solidmar.blogspot.com/2015/04/lonu-pour-lautodetermination-mais.html
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