par Massinissa Benlakehal
AU CINQUIÈME jour des travaux du 14e Congrès du Front Polisario, qui a débuté mercredi dernier dans le camp de Dakhla, à Tindouf, les 2 472 congressistes ont été, a-t-on appris, appelé à examiner l’ensemble des conclusions des trois commissions de suivi desdits travaux, et ce à huis clos.
Les commissions en question sont celles du programme d’action nationale, des messages, des recommandations et de la déclaration finale en sus de celle du statut et règlement intérieur. Tout porte à croire, selon nos informations, que le Congrès sera donc prolongé d’une journée, c’est-à-dire ce lundi. Et pour cause, l’élection de la nouvelle direction politique du Front Polisario.
D’autre part, la reconduction de Mohamed Abdelaziz, également président de la Rasd, au poste de Secrétaire général du Front Polisario est fortement attendue. Parmi les points essentiels ayant dominé les travaux des derniers jours, a-ton indiqué, ceux relatifs à la consolidation de la sécurité dans les territoires sahraouis libérés. Il a également été question du renforcement de l’armée sahraouie.
Selon le porte-parole du Congrès, les jeunes militants représentent la majorité des congressistes, avec un taux de 52%. Les participants, a-t-il indiqué, «ont insisté sur le renforcement des capacités de l’armée pour un éventuel retour à l’action armée pour imposer le droit légitime des Sahraouis à l’autodétermination».
Les congressistes ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de développer les territoires libérés en vue d’y améliorer les conditions de vie des habitants. Les débats au niveau de la commission de l’action nationale se sont, aussi, penchés sur l’urgence de donner tous les moyens nécessaires à l’Intifadha menée dans les territoires et villes occupés afin que celle-ci puisse jouer un rôle plus dynamique, a expliqué M. Mansour.
Le congrès a, aussi, été l’occasion de réunir l’ensemble des sahraouis des territoires occupés du Sahara occidental, des nomades des terres libérées et ceux des camps de réfugiés. La rencontre a également permis de faire la lumière sur la situation des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines. A ce propos, il y a eu le témoignage d’un ancien détenu, Ali Tamek, cité par l’agence de presse APS. «Les détenus politique sahraouis subissent les pires formes de torture et de traitements inhumains et dégradants dans les prisons marocaines», a-t-il déclaré à l’APS, d’où la nécessité, dit-il, d’élargir le mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) au contrôle des droits de l’Homme. Ali Tarek, comme tous ses frères militants sahraouis, en connaît un bout sur les geôles marocaines. Actuellement premier vice-président du collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme, il a été détenu plus de six fois et observé, par le passé, 29 grèves de la faim. «La situation dans les prisons marocaines est très inquiétante», a-t-il souligné. Idem pour la situation dans les territoires et villes occupés où l’occupant marocain, a-t-il expliqué, commet de façon systématique de graves violations des droits de l’Homme. Plusieurs ONG et autres organismes internationaux, à l’instar de ceux des Nations unies, ont, à maintes reprises, fait état de ces violations, rappelons-le. A cela s’ajoute, faut-il le rappeler, la situation dans les camps de réfugiés où l’aide humanitaire, sous ses différentes formes, n’arrive plus comme avant. M. B
La Tribune, 21/12/2015
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