Les travaux du 14e Congrès du Front Polisario ont été autant pertinents que significatifs au regard de la teneur du programme d’action nationale, des amendements du statut général et des messages et recommandations adoptés par les 2 472 congressistes, dont 52% de jeunes, faut-il le souligner, lesquels ont procédé, hier à la réélection de Mohamed Abdelaziz au poste de secrétaire général du Front Polisario.
En conclave, depuis mercredi dernier, aux camps des réfugiés sahraouis, Dakhla, les travaux du 14e Congrès se sont poursuivis pour être clôturés, tard dans la soirée d’hier. Les congressistes ont réélu, Mohamed Abdelaziz, au poste de secrétaire général du Front Polisario, seul candidat pour un nouveau mandat à la tête du Front, et donc l’homme du consensus avec un plan d’action adopté, dimanche par les délégués, de portée significative, sur les plans politique et stratégique.
Sa réélection à la tête du Front vient en appoint à la teneur des débats des délégués, en plénière comme dans les commissions, et qui n’ont pas manqué de porter sur des questions tant importantes que déterminantes dans la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, sur fond de l’entêtement de l’occupant marocain à se dérober de la légalité internationale grâce au soutien de ses alliés, notamment la France. Lors de son discours à l’ouverture des travaux du congrès, Mohamed Abdelaziz avait indiqué que «le retour à la guerre reste une des options du Front Polisario, et le peuple sahraoui peut y recourir, si la situation l’exigeait», a-t-il averti, appelant, dans ce sens, la future direction à «renforcer les capacités de l’armée», avait-il souligné.
Outre les amendements du statut général, principalement, l’élection du SG et du secrétariat national par les congressistes, le critère de combattant l’ancienneté militaire, et l’âge de 40 ans au minimum pour briguer le poste de secrétaire général, le programme de l’action nationale adoptée est éminemment politique et de portée stratégique. Le renforcement des capacités de l’armée sahraouie, l’urgence de donner tous les moyens nécessaires à l’Intifadha dans les territoires sahraouis, encore sous occupation marocaine, la consolidation de la sécurité dans les territoires libérés, le renforcement des capacités organisationnelles du Front Polisario, la promotion et la consolidation du rôle de la jeunesse et de la femme sont les points essentiels qui ont dominé les travaux du 14e Congrès du Front Polisario.
Aussi, la prise en compte du contexte particulier dans lequel s’est tenu le 14e Congrès s’est traduite, en outre, lors des débats des congressistes en plénière et dans les commissions, mais aussi dans les choix et les décisions inscrites dans le programme de l’action nationale, adopté pour les quatre prochaines années, pour lequel la nouvelle direction, et à sa tête le secrétaire général Mohamed Abdelaziz ont été élus.
L’entêtement de l’occupant marocain à violer la légalité internationale, par son refus récurrent à l’application du référendum d’autodétermination, unique solution, selon l’esprit et la Charte des Nations unies, pour le Sahara occidental, question de décolonisation inscrite sur l’agenda de l’ONU, devient insoutenable, et pour les Sahraouis et l’opinion internationale. La Communauté internationale qui, à ce jour, peine à tenir le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, est appelée à assumer «davantage ses responsabilités engagées», notamment en 1991, date du cessez-le-feu, sous ses auspices, entre le Front Polisario et le Maroc, pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraouis.
Par ailleurs, le 14e congrès du Front Polisario s’est tenu dans un contexte marqué, notamment, par de nouveaux acquis enregistrés par l’action politico-diplomatique du Front Polisario et des responsables de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Pour ne citer, à ce propos, que l’adoption par le Parlement européen (PE) du rapport sur la situation des droits de l’Homme sur le Sahara occidental, lequel document pointe du doigt les violations par les autorités coloniales marocaines, des droits de l’Homme au Sahara occidental. Auparavant, à moins de deux semaines, le tribunal européen a rendu sa décision, laquelle annule d’un trait les accords sur l’agriculture et la pêche, signés entre l’occupant marocain et l’Union européenne (UE), car lesdits accords incluaient le Sahara occidental. À cela, s’est ajoutée une nouvelle donne, éminemment politique survenue sur la scène espagnole, la percée importante du parti espagnol Podemos, qui, selon le représentant du Front polisario à l’Union européenne, «soutient résolument la cause et la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance.
De notre envoyée spéciale aux camps des réfugiés sahraouis -Dakhla- Karima Bennour
Le Courrier d’Algérie, 23/12/2015
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