DAKHLA (Camps de réfugiés sahraouis) – Un membre de l’instance sahraouie du pétrole et des mines, Kamal Fadel, a appelé les compagnies pétrolières étrangères activant au Sahara Occidental occupé par le Maroc, à se retirer et à suivre la voie de la compagnie Total qui a mis fin à ses activités, a rapporté l’agence sahraouie SPS.
Saluant l’annonce de la compagnie pétrolière française Total de se retirer du Sahara occidental occupé et sa décision de ne pas demander une nouvelle prolongation de son autorisation de reconnaissance dans le bloc Bir Anzarane, M. Fadel a appelé « les compagnies pétrolières étrangères activant à travers des accords illicites avec le régime marocain, à suivre la voie de la compagnie française », considérant leur présence de « violation au droit international et un encouragement à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc ».
« Cette décision (le retrait de Total) est positive et en conformité avec le droit international », a estimé M. Fadel en marge des travaux du 14ème Congrès du Front Polisario qui se tient à Dakhla.
Il a, en outre, souligné que la République sahraouie ne ménagera aucun effort afin d’exercer des pressions sur les autres sociétés étrangères, y compris le recours à la voie juridique pour les amener à cesser leurs activités.
« Total a fait savoir aux autorités marocaines qu’il ne demanderait pas de nouvelle prolongation de son autorisation de reconnaissance sur le bloc d’Anzarane », avait expliqué une source proche de la compagnie française.
La décision de Total intervient moins de deux semaines après l’annulation par la Cour de justice de l’UE d’un accord commercial UE-Maroc parce qu’il incluait le territoire du Sahara Occidental.
Le ministre sahraoui délégué pour l’Union européenne, Mohamed Sidati, a qualifié cette annonce de « nouveau succès diplomatique » pour la cause sahraouie.
Il a ainsi rappelé que les multinationales activant dans les territoires sahraouis occupés « sont dans une situation illégale, pour laquelle elles risquent des poursuites judiciaires ».
Dans ce contexte, l’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental, Western Sahara Ressources Watch (WSRW), a dénoncé l’exploration du pétrole par des compagnies étrangères affirmant qu’elles « n’ont pas le droit d’explorer des ressources dans les régions sahraouies, sans le consentement du peuple sahraoui qui rejette ces opérations ».
Il est de même pour l’ancien conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell, qui a affirmé récemment que « l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental, ne tenant pas compte des intérêts du peuple sahraoui est une violation des principes du droit international ».
APS
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