Le Maroc en perte de crédibilité est désormais lâché par ses alliés les plus sûrs. Et si le coup de grâce de la justice européenne déclarant nul et non avenu l’accord de pêche conclu en 2012 a fragilisé le royaume, le retrait du géant français Total conforte le droit à l’autodétermination sahraouie.
« Total a fait savoir aux autorités marocaines qu’il ne demanderait pas de nouvelle prolongation de son autorisation de reconnaissance sur le bloc d’Anzarane », avait expliqué une source proche du groupe.
La fin de la présence controversée de Total s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale appelant les compagnies étrangères à cesser toute activité économique et l’exploitation des richesses au Sahara occidental occupé sans l’accord du Front Polisario, reconnu comme le représentant légitime du peuple sahraoui.
L’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental a plaidé « l’arrêt immédiat » des opérations d’exploration du pétrole par des firmes étrangères.
L’ancien conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell, dans un article publié sur le site International Judicial Monitor, a estimé que « l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental, ne tenant pas compte des intérêts du peuple sahraoui, est une violation des principes du droit international ».
Du camp des réfugiés de Dakhla, le ministre sahraoui délégué pour l’Union européenne, Mohamed Sidati, a qualifié le retrait de Total de « nouveau succès diplomatique ». A quand la fin du pillage par les multinationales soucieuses de leurs propres intérêts au détriment du respect de la légalité internationale ?
L. C.
Horizons, 26/12/2015
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