"Le Maroc se positionne contre toutes les causes justes" (source diplomatique algérienne)

Le Maroc rejoint Israël et vote contre la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, sur «l’application de la Déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux». 
Une source diplomatique algérienne explique, dans une déclaration àAlgeriepatriotique, que «ce vote est significatif a plusieurs égards dans la mesure où il démontre d’une part, l’isolement total du Maroc au sein de la communauté internationale et, d’autre part, son positionnement aberrant contre toutes les causes justes, y compris la cause palestinienne dont il préside, par ailleurs, le comité El-Qods». 
Pour comprendre pourquoi le Maroc a voté comme Israël, la même source fait savoir que cette résolution, qui a été adoptée à une très large majorité, réaffirme, notamment, que l’existence du colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, y compris l’exploitation économique, est contraire à la charte des Nations unies. Elle contredit également la Déclaration sur l’octroi et l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et à la Déclaration universelle des droits de l’Homme. 
La résolution affirme, à nouveau, son soutien aux aspirations des peuples sous domination coloniale à exercer leur droit à l’autodétermination, y compris l’indépendance, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies relatives à la décolonisation. 
Elle demande, enfin, au Comité spécial de décolonisation de continuer à chercher les moyens appropriés d’assurer la mise en œuvre immédiate et intégrale de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, et d’appliquer les actions appropriées visant à l’éradication du colonialisme dans tous les territoires qui n’ont pas encore exercé leur droit à l’autodétermination. 
«La résolution s’applique parfaitement au cas du Sahara Occidental», précise notre source, qui souligne que «le Maroc persiste à ne pas reconnaître que ce pays figure sur la liste des territoires non autonomes établie par l’ONU et n’admet pas que la question du Sahara Occidental est une affaire de décolonisation, et qu’elle doit suivre le processus garantissant au peuple sahraoui son droit fondamental à l’autodétermination». C’est ce conflit, commencé depuis une quarantaine d’années, qui empêche l’intégration africaine du Maghreb, affirme notre source. 
L’isolement du Maroc par rapport à la question du Sahara Occidental s’est traduit dernièrement par la décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui a annulé l’accord sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques, conclu en mars 2012 entre le royaume chérifien et l’UE. La CJUE dénonce l’accaparement des ressources naturelles au Sahara Occidental, en violation du droit international, et reconnaît que ce fait relève du pillage colonial auquel s’oppose le peuple sahraoui. 
D’autres signaux forts de cet isolement du Maroc ont été donnés au niveau des pays de l’UE, notamment par la demande du Parlement européen à l’ONU de doter la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso), d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme. Il n’y a presque plus qu’Israël pour tenir compagnie au Palais. Malgré les campagnes de BDS Maroc (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), les échanges commerciaux entre le Maroc et Israël ont enregistré une hausse, jugée importante en 2015, selon les données fournies par l’entité sioniste. Alors, ne soyons pas surpris d’apprendre que, selon des sources médiatiques, le chef de l’opposition israélienne, Isaac Herzog, a pensé au Maroc pour faire partie d’une mini-Otan que pourrait lancer l’entité sioniste, avec les pays du Golfe. Selon ce dirigeant sioniste, tous ces pays ont des ennemis et des intérêts communs.
Houari Achouri

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