Par Nacera Bechar
Dans un contexte ou les relations algéro-françaises connaissent de grands progrès, l’ex président fran- çais, Nicolas Sarkozy continu ses provocations et ses dérapages verbaux envers l’Algérie.
L’homme qui ambitionne de revenir à l’Elysée n’a trouvé que l’Algérie pour pleurer le non aboutissement de son fameux projet » Union pour la Méditerranée « . S’exprimant dans une conférence aux Emirats arabes unis, Sarkozy a critiqué le maintien de fermeture des frontières terrestres algéro -marocaine, en déclarant que » la frontière entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis peut-être dix ans alors qu’il y aurait un besoin formidable d’un véritable marché commun qui prendrait dans un premier temps le Maroc, l’Algérie et la Tunisie « .
Ce n’est pas tout puisque l’ancien président Français affirme que la vraie raison de cette fermeture est le conflit sahraoui. En présence du représentant marocain à cette conférence, il affirmera que « la position de la France a toujours été de soutenir la marocanité du Sahara occidental. J’ai toujours pensé ça. J’étais moi-même pour la première fois à Laâyoune en 1991. On aurait du mal à me convaincre de la nécessité d’une République sahraouie dans une région du monde minée par le terrorisme ».
Sarkozy sait bien que les autorités marocaines veulent la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie au-delà du conflit sahraoui qui est une question inscrite aux Nation unies. Et le soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui est défendu par l’Algérie, mais aussi par d’autres pays et organisations internationales. Et dans le rapprochement entre l’Algérie et la France depuis la signature de la déclaration d’Alger en 2012 par les présidents des deux Etats, respectivement, les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, la question sahraouie n’est pas un obstacle, ni source de perturbation des relations entre les deux pays. Mais Sarkozy ne semble pas apprécier ce rapprochement et continue ses provocations en soutenant le Roi marocain, arguant l’aboutissement de la révision constitutionnelle de ce pays au moment du printemps arabe.
Au sujet de l’Algérie, il dira : » Je ne dirais rien sur l’Algérie que j’aime beaucoup. Dès qu’on dit un mot, ça devient une polémique. Et pourtant pour ce pays, si riche de ses potentialités et d’une population extraordinaire, la question de son développement et de sa modernisation est posée « .
Par ailleurs, Sarkozy pleure toujours son projet de l’Union pour la Méditerranée qui n’a pas aboutie en soulignant : » La priorité de la politique de la France doit être tournée vers la Méditerranée et je regrette que mon projet d’Union pour la Méditerranée ait été abandonné « .
Pour rappel, l’Algérie qui a participé à quelques réunions autour de ce projet à l’époque, a toujours émis des réserves, une position que Sarkozy n’a apparemment toujours pas oublié sachant que comme président, sa période a vu un recul au niveau des relations algéro-françaises notamment avec sa politique de migration politique et les dérapages verbaux de son ex ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner. Sarkozy semble être toujours prisonnier de l’illusion de l' » Algérie-francaise » malgré la leçon donnée au monde entier par un million et demi de martyrs.
Dans le cadre du rapprochement entre l’Algérie et la France, une visite officielle du ministre des Moudjahidines Tayeb Zitouni en France avant la fin du mois en cours, à l’invitation du secrétaire d’État auprès du ministre français de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire est annoncé selon Algérie 1. Si l’information se confirme, ce sera une grande avancée, notamment sur les dossiers relatifs notamment à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sahara algérien sans oublier la question des archives de la période coloniale. N.B.
Les Débats, 17/01/2016
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