Monsieur le Secrétaire Général,
J’ai pris connaissance de Votre dernier Rapport au Conseil de Sécurité sur la question du Sahara Marocain (S/2014/258) du 10 avril 2014.
Ce Rapport, malgré des avancées positives à l’initiative exclusivement du Royaume du Maroc, a suscité une déception réelle et une préoccupation profonde du peuple marocain et de ses forces vives.
Son contenu biaisé, ses appréciations partiales et ses recommandations dangereuses en font un document contreproductif, voire inacceptable pour le Royaume du Maroc.
Au lieu de favoriser un examen serein par le Conseil de Sécurité de ce différend régional, le rapport devient une source de polémique, un instrument pour encourager des agendas obscurs et faire avancer des arrière-pensées, aujourd’hui, largement dévoilées.
En effet, et une fois de plus, le rapport ne met pas en exergue, en toute objectivité, l’engagement du Maroc à soutenir le processus politique conduit sous vos auspices, mais qui n’a pu voir le jour, il faut à nouveau le rappeler, que grâce à l’Initiative d’Autonomie, présentée par le Royaume en 2007.
La volonté manifeste de Votre Secrétariat, dont nous sommes coutumiers, de diluer l’engagement du Maroc et de déresponsabiliser les autres Parties, dont le seul souci est de maintenir un statu quo intenable pour la région, laisse dubitatif.
De même, en cherchant un équilibre là où objectivement il n’existe pas, en tentant d’imposer un parallélisme entre un Etat membre des Nations Unies et un mouvement séparatiste et enessayant de légitimer la situation juridique aberrante de non droit qui prévaut à Tindouf, la démarche du Secrétariat ne peut susciter qu’interrogations et incertitudes sur l’avenir de ce processus.
Plus dangereuses encore sont les recommandations sournoises et les assertions provocatrices contenues dans le rapport. Outre leur incohérence avec les autres parties du document, elles confirment le parti-pris flagrant du Secrétariat et dévoilent les manœuvres en cours de gestation.
Acet égard, Je voudrais vous réitérer avec la plus grande vigueur que le Royaume du Maroc ne saurait accepter une quelconque surveillance des droits de l’homme dans la région du Sahara, en dehors de ses institutions nationales, dont la crédibilité et l’engagement sont largement reconnus.
Tout réexamen du mandat de la MINURSO ou révision des paramètres de la négociation ne sauraient se faire sans la concertation étroite et l’adhésion totaledu Royaume du Maroc, partie fondamentale à ce différend régional.
Monsieur le Secrétaire Général,
Le Royaume du Maroc a toujours soutenu les actions des Nations Unies en matière de maintien de la paix, de promotion du développement et de défense des valeurs universelles.
Notre engagement à vos côtés et en soutien à vos efforts, récemment encore en République Centrafricaineet en Guinée-Bissau en témoignent.
L’approche partiale et provocatrice que semble retenir chaque année le Secrétariat vis-à- vis du Maroc, malgré nos efforts, est de nature à compromettre cet engagement.
Cette attitude hostilene saurait rester indéfiniment sans conséquence sur notre implication et notre soutien à diverses opérations où le Maroc a engagé la vie de ses femmes et de ses hommes au service des idéaux des Nations Unies.
Ceci est, également, valable pour la coopération constructive du Royaume à l’égard des activités de la MINURSO, ainsi que pour le processus politique que conduit Votre Envoyé Personnel.
En comptant sur Votre implication personnel pour corriger cette situation, Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire Général, en l’assurance de ma parfaite considération.
Source : note confidentielle du MAE maocain
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