La visite de Ban Ki-moon en Algérie, attendue le 2 mars prochain, a revitalisé plus que jamais les espoirs qu’entretiennent Algériens et Sahraouis pour l’autodétermination du Sahara occidental. Une ambition, néanmoins, relativisée puisque le secrétaire général de l’ONU peut se révéler impuissant face au lobbying faisant pression sur cette intervention.
Naouel Boukir – Alger (Le Soir) – La problématique du Sahara occidental était de nature «très simple» à la base : une question de décolonisation uniquement, a révélé le professeur Souilah Boudjemaâ lors du forum de DK News. Mais l’importance des intérêts géostratégiques qu’impliquent cette région de l’Afrique du Nord a donné naissance à d’autres considérations, de plus grande envergure.
Effectivement, l’intrusion étrangère, trouvant «une extrême utilité» à ce que le Sahara occidental demeure sous le joug du Makhzen, s’applique activement pour que cette situation n’ait pas à changer. Le retardement du traitement de la cause sahraouie et de son autodétermination depuis près de 40 ans en est justement la conséquence directe. Le professeur Baba Mustapha Sayed a clairement signifié que le néocolonialisme marocain bénéficie d’un solide soutien des puissances occidentales, mais pas que…
En effet, si le makhzen est aujourd’hui «la marionnette fétiche» de la France, il n’en demeure pas moins que d’autres Etats sont tout aussi complices. Un véritable lobbying sioniste appuyé également par les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite se fortifie encore à travers les perturbations sécuritaires que traverse l’Afrique du Nord. D’ailleurs, leur «domination» s’exprime définitivement dans l’interdiction du Makhzen à Ban Ki-moon de toute visite du territoire sahraoui, fixant ainsi son agenda. Originellement prérogative, l’avantage de la «libre circulation» entre les Etats membres confiée au haut fonctionnaire de l’ONU se voit influencée et «controversée» par des pratiques «répressives». Dès lors, c’est «l’indépendance», le caractère fondamental de cette organisation mondiale qui est affecté.
En l’occurrence, le professeur Tahar Eddine Amari, expert en droit international, a confirmé que de plus, des rapports transmis à l’ONU par son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, tous les éléments sur le terrain sont en faveur du peuple sahraoui. Néanmoins, l’influence globale et multidimensionnelle de ce système de lobbies se retranscrit fortement à travers la «manipulation» de l’opinion publique internationale. L’audiovisuel et autres moyens de communication, essentiellement sous contrôle de groupes de pressions sionistes, œuvrent à façonner celle-ci à leur profit. La situation au Sahara occidental relève d’une «affaire interne», propre au Maroc : c’est aujourd’hui l’image véhiculée. Ce qui explique, effectivement, le désintéressement de l’opinion publique ne l’assimilant pas à une cause relative aux droits de l’Homme, à la liberté ou à l’autodétermination de ce peuple.
Conséquemment, l’ultime facteur sur lequel on peut agir pour remettre la balle du côté du Sahara occidental est de contrecarrer la politique du Makhzen. C’est-à-dire à travers la sensibilisation et la mobilisation de l’opinion publique internationale en lui communiquant inlassablement ce qu’est la «véritable cause sahraouie».
N. B.
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