Notre envoyé spécial aux camps de réfugiés sahraouis: Abdessalam Sekia / version française: Moussa. K
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a dit vouloir témoigner d’une des plus grandes tragédies humaines oubliées, affirmant que la situation au Sahara occidental est inacceptable.
Le secrétaire général de l’ONU n’a pas manqué d’exprimer ses craintes quant à la recrudescence de la criminalité et de la drogue et l’éventuelle infiltration des groupes terroristes et extrémistes dans la région.
C’est pourquoi il a insisté sur le fait que la résolution de la question sahraouie doit déboucher sur un référendum d’autodétermination.
En effet, Ban Ki-Moon a dressé un tableau des plus inquiétants de la situation du peuple sahraoui tant au plan humain que politique. C’est ce que traduisent les cris des Sahraouis et leurs slogans hostiles à Ban Ki-Moon et à son institution qu’il dirige, à son arrivée vendredi aux camps de réfugiés sahraouis. « Honte à vous…honte à l’ONU », « Plus d’alternative que l’autodétermination », tels sont les slogans scandés par les réfugiés sahraouis qui brandissent des photos des victimes de l’oppression marocaine.
Force est de souligner que face à une grande marrée humaine, les organisateurs ont dû annuler la visite du secrétaire général de l’organisation onusienne dans une école, où il devrait aller à la rencontre des jeunes sahraouis, pour se rendre ensuite au camp de Rabouani.
Les leaders du Front Polisario ont expliqué ces réactions de la population sahraouie par des faits bien précis, à savoir « le retard accusé par le processus politique, le gel des négociations, la non-fixation de la date du référendum, la continuation du pillage des richesses du pays et la non-dotation du Minurso d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme.» C’est ce qu’a annoncé à la presse, Mohamed Khedad, le coordinateur du Polisario aux Nations unies.
« La colère que j’ai vue chez les gens m’a attristé. C’est un peuple qui a vécu 40 ans dans des conditions pénibles au point où il se sent oublié par le monde… », a indiqué le premier responsable de l’ONU.
Par ailleurs, il a fait un diagnostic de la situation comportant deux volets. Le premier étant politique et le second humanitaire. « Les parties en conflit n’ont réalisé aucune avancée pour être une solution durable, équitable et acceptée de part et d’autre », souligne-t-il. Les deux parties sont bel et bien le Front Polisario et le Maroc, dont le dernier considère l’Algérie comme étant une partie du conflit.
Ban Ki-Moon a ainsi adressé des messages clairs sur le fait que la solution de la crise sahraouie ne se fera que par un référendum d’autodétermination, une option que rejette le royaume chérifien.
« La solution est d’aller vers l’autodétermination, et c’est ce qu’a prôné le Conseil de sécurité en 2004 », souligne-t-il avant de mettre en garde contre le trafic de drogue, sachant qu’aussi bien les rapports onusiens et ceux des organisations internationales affirment que le Maroc est le premier producteur de cannabis au monde.
Evoquant le volet humanitaire, Ban Ki-Moon souligne: « Je serai témoin de tragédies humaines…je vois des familles déchirées. Je veux attirer l’attention du monde à cette tragédie et situation inacceptable », ajoutant: « La situation humanitaire n’est pas séparée du processus politique ».
Par ailleurs, il a appelé la communauté internationale à soutenir le peuple sahraoui.
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