Le satisfecit du SG de l’Onu ne vaut certainement pas une ligne de crédit illimitée, mais la reconnaissance de l’Algérie en tant puissance-partenaire de l’Onu est de bon augure, étant entendu que le pays est déjà sur les tablettes de plusieurs acteurs internationaux, comme élément stabilisateur de la région et un partenaire solide pour la paix au Sahel et au Maghreb.
Smaïl Daoudi Ban Ki-Moon à Alger est un événement régional majeur, d’autant que l’objet principal de sa visite a trait à un principe de décolonisation qui tient à coeur aux autorités d’Alger. Hier, au ministère des Affaires étrangères où le secrétaire général de l’Onu a fait un sans faute, l’émotion était palpable, presque aussi enthousiaste que celle exprimée à Smara par les Sahraouis eux-mêmes. Ban Ki- Moon a sans doute gardé des Sahraouis, une image indélébile. Et pour cause, c’est le seul peuple au monde qui vit une tragédie du passé. Il a sans doute su apprécier l’ampleur de la douleur de se sentir occupé, colonisé par un pays étranger.
En bon diplomate, il n’a pas laissé transparaître, un excès d’émotion, mais l’on a bien senti, hier à Alger, un cran en plus dans la détermination d’arriver au référendum d’autodétermination. Ayant fait le constat d’échec de 25 années de pourparlers de paix, le patron de l’Onu, a annoncé à partir d’Alger, la demande qu’il a adressée à Christopher Ross de «reprendre ses tournées» pour relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario dans le cadre du règlement de la question sahraouie.
«J’ai demandé à mon Envoyé spécial Christopher Ross de reprendre ses tournées afin de créer une atmosphère propice à la reprise des pourparlers» a affirmé le SG de l’Onu, non sans révéler son intention de réunir «prochainement » les donateurs en vue de «réunir des fonds pour que les besoins des réfugiés sahraouis puissent être satisfaits». Cela étant, Ban Ki-Moon n’a pas manqué de relever le travail de stabilisation de toute la région accomplie par Alger. Mais aussi et c’est fondamental, tout l’effort réalisé en interne pour sortir victorieux contre le terrorisme.
«Ce que j’ai appris de la politique de la rahma ou pitié, m’a impressionné. Plutôt que de se laisser diviser par les terroristes, l’Algérie s’unit dans la solidarité» a reconnu le SG de l’ONU. Ban Ki-Moon dont c’est la seconde visite à Alger, la première étant en 2007 après les attentats qui ont ciblé le siège de l’Onu à Alger, s’est dit, là aussi impressionné par l’évolution du pays. «De grands progrès ont été accomplis depuis lors, sous la direction du Président Bouteflika» a soutenu le SG de l’ONU, ajoutant qu’il «applaudit en particulier l’appui déclaré de M. Lamamra en faveur de la promotion des libertés et des droits de l’homme».
Le satisfecit du SG de l’Onu ne vaut certainement pas une ligne de crédit illimitée, mais la reconnaissance de l’Algérie en tant puissance- partenaire de l’Onu est de bon augure, étant entendu que le pays est déjà sur les tablettes de plusieurs acteurs internationaux, comme élément stabilisateur de la région et un partenaire solide pour la paix au Sahel et au Maghreb. Ce positionnement idéal n’a toujours pas eu d’impact sur la question sahraouie qui demeure la plaie du Maghreb et empêche son épanouissement et son entrée dans le 21ème siècle. Sur la question, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a clairement expliqué la position algérienne.
«Nous avons évoqué lors de nos discussions, le Sahara Occidental et assuré au SG de l’ONU l’impératif du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental à travers la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental» a affirmé le ministre. Ce référendum a-t-il soutenu, doit être «régulier », «transparent» et se dérouler dans «des conditions favorables» au peuple sahraoui et à la communauté internationale.
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