« Même si le colonialisme marocain est en train de vivre son dernier quart d’heure, celui-ci n’en est pas moins le quart d’heure de trop ! Ban, et les siens, doivent donc faire en sorte que cet ultime quart d’heure ne se transforme pas en une poignée d’heures, comme le souhaite encore le Maroc ».
Par Mohamed Abdoun :
La visite de Ban Ki-moon dans les camps de réfugiés, suivie de près par celle opérée hier à Alger, scelle un tournant décisif dans la défense de la cause sahraouie. Ce n’est, en effet, pas un hasard si le souverain marocain s’est « porté pâle » comme on dit afin de ne pas avoir à rencontrer le secrétaire général de l’ONU. Sa position, colonialiste, criminelle et injuste est en effet devenue intenable vis-à-vis de l’opinion internationale. Même le soutien indéfectible au Maroc ne pourra plus se faire, aussi bien parce que Hollande à pas mal de chats à fouetter que parce qu’il est devenu plus qu’évident que la fin de cette ultime colonie africaine va grandement servir à clarifier la situation et mener plus efficacement la guerre globale contre le terrorisme. Voilà, pourquoi, sans doute, il faudrait s’attendre à ce que le Conseil de sécurité, au lendemain de cette tournée plus que constructive de Ban Kimoon, change d’attitude et aille enfin vers des résolutions contraignantes, voire des sanctions contre le Maroc, afin que celui-ci, déjà pris des dizaines de fois en faute, la main dans le sac, accepte enfin la tenue d’un r é f é r e n d u m d’autodétermination et abandonne sa ridicule idée de « plan de large autonomie ».
Pareille éventualité me parait d’autant plus plausible et souhaitable que les dirigeants sahraouis, lassés d‘attendre, pressés par une base de plus en plus impatiente (comme a pu le constater de visu Ban), n’excluent plus le retour à la lutte armée si la communauté internationale continue de faire la sourde oreille concernant leur légitime revendication. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, a indiqué que la visite du SG de l’ONU dans les territoires sahraouis libérés et les camps de réfugiés amènera le Conseil de sécurité à reconsidérer la question sahraouie, soulignant que « la vision stratégique future sera en faveur de cette cause ».
Même si le colonialisme marocain est en train de vivre son dernier quart d’heure, celui-ci n’en est pas moins le quart d’heure de trop ! Ban, et les siens, doivent donc faire en sorte que cet ultime quart d’heure ne se transforme pas en une poignée d’heures, comme le souhaite encore le Maroc. Les conséquences dommageables en seraient tout simplement incommensurables…
Avis !
M. A.
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