Ban Ki-moon dans les territoires libérés – Une visite historique ou symbolique ?
La visite du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dans les territoires sahraouis libérés restera à la fois historique et symbolique en attendant l’aboutissement du combat du Front Polisario pour la libération des terres occupées. Dans un premier temps, il faut relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario.
Par Nacera Chennafi
Son déplacement à Alger et ses entretiens avec les responsables algériens sur la question sahraouie peuvent être considérés comme un appui diplomatique pour les efforts de l’Algérie dans la région. Selon les déclarations du Secrétaire général de Nations unies, Ban Ki-moon, le règlement de la question sahraouie n’est pas pour demain, car il faut d’abord convaincre le Maroc du droit de ce peuple à l’indépendance après des années de souffrance et de combat et relancer dans un premier temps les pourparlers entre les deux parties.
En visite hier à Alger, Ban Ki-moon a indiqué avoir demandé à son Envoyé spécial, Christopher Ross, de «reprendre ses tournées» pour relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario dans le cadre du règlement de la question sahraouie. Il sera question, selon le responsable onusien, de «créer une atmosphère propice à la reprise des pourparlers» entre le Maroc et le Front Polisario. Ban Ki-moon a également annoncé qu’il convoquera «prochainement» une réunion de donateurs en vue de «réunir des fonds pour que les besoins des réfugiés sahraouis puissent être satisfaits».
M. Ban ki-moon est le premier responsable onusien de ce niveau à visiter les territoires sahraouis libérés dans le cadre de sa tournée dans la région visant à «réaliser une avancée palpable» dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental qui dure depuis plus de 40 ans. Cette visite est la troisième d’un responsable onusien aux camps des réfugiés sahraouis, après celles effectuées par ses prédécesseurs Boutros Boutros Ghali et Kofi Annan.
M. Ban Ki-moon avait reçu auparavant un accueil populaire et officiel à Smara. Il a rencontré la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination au Sahara occidental et s’est enquis des conditions de travail de l’unité onusienne de déminage. Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec les responsables sahraouis à Chahid El Hafid dans le cadre de sa tournée dans la région, M. Ban Ki-moon avait indiqué que cette visite était l’occasion pour lui de constater de visu une tragédie oubliée par la communauté internationale et d’examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit, affirmant comprendre «la colère du peuple sahraoui» à l’égard de la poursuite de l’occupation de ses territoires.
M. Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à «augmenter les aides destinées aux réfugiés sahraouis», soulignant que la conférence internationale prévue le 1er mai à Genève «sera l’occasion de demander davantage d’aides au peuple sahraoui».
Alger insiste sur la nécessité de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental
Alger a été aussi la destination du SG de l’ONU, une occasion pour ce responsable de comprendre la vision de l’Algérie par rapport au règlement du conflit sahraoui et la crise libyenne. Lors d’un point de presse conjointement animé avec le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a déclaré que l’Algérie a souligné «l’impératif» du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Ce référendum, a-t-il soutenu, doit être «régulier», «transparent» et se dérouler dans «des conditions favorables» au peuple sahraoui et à la communauté internationale.
S’agissant de la crise libyenne, M. Lamamra a réitéré hier au SG de l’ONU, la «nécessité d’une solution politique pacifique» en Libye qui constitue, selon lui, «l’unique solution qui permettra à la Libye de recouvrer sa souveraineté et sa destinée». Ainsi, il a réitèré le refus d’intervention militaire en tant que position de principe (de l’Algérie) car, a-t-il soutenu, «ce genre d’intervention entraînera une situation de destruction et de chaos dont on peut se passer».
Le MAE algérien a souligné également que les deux parties ont évoqué les démarches à entreprendre afin de consolider les succès concernant le Mali. Selon le même responsable, d’autres questions ont été soulevées lors de cet entretien, notamment la problématique du terrorisme et la question palestinienne. Par ailleurs, Ramtane Lamamra a indiqué que la visite du SG de l’ONU en Algérie lui a permis de s’enquérir du développement et des évolutions «positives» enregistrés dans le pays dans différents domaines.
A ce propos, un exposé a été présenté sur «la concrétisation de ces acquis dans la nouvelle Constitution, qui octroie au peuple algérien beaucoup de droits au diapason du développement de la société». Pour lui, ces acquis reflètent «la victoire du peuple algérien sur le terrorisme qui n’a aucune relation avec notre religion, nos traditions, ou notre culture». M. Ban Ki-moon a déclaré être «impressionné» par la politique de la «rahma» et de la réconciliation nationale prônée par l’Algérie pour vaincre le terrorisme. Selon lui, de grands progrès ont été accomplis depuis lors sous la direction du Président Bouteflika.
Le Jour d’Algérie, 07/03/2016
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