Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est «déterminé» et «décidé» à prendre en compte l’avis des Sahraouis par le biais d’une autodé- termination, a affirmé vendredi, sur les ondes de RFI, l’universitaire Khadidja Mohsen Finan. Ban Ki-moon, dont la tournée «n’a peut-être pas fait avancer le dossier, (…) semble quelque peu déterminé à venir au terme de ce conflit qui a maintenant 40 ans», a précisé l’enseignante à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, estimant que Ban Ki-moon «est déterminé et décidé à prendre en compte l’avis des Sahraouis par le biais d’une autodé- termination».
Elle a relevé, par ailleurs, la difficulté d’organiser le référendum d’autodétermination parce que, a-t-elle expliqué, «le Maroc bloque depuis la fin des années 1990». Pour elle, à travers cette tournée dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires sahraouis libérés (Bir Lahlou), le SG de l’ONu tentera d’influencer le Conseil de sécurité et ceci montre, considère-t-elle, que «les Nations unies se trouvent dans une nouvelle posture».
Pour régler cette question de décolonisation, l’universitaire pense qu’il y a des pays qui «peuvent aider à cette sortie de crise», citant la France, l’Espagne et les Etats-Unis qui «sont du côté marocain». «Ce sont des pays qui peuvent amener les protagonistes à aller dans d’autres directions, en leur mettant en avant la nouvelle situation géopolitique dans le Nord de l’Afrique, avec l’installation d’Aqmi et de Daech maintenant», a-telle expliqué, soulignant que «tout cela est explosif et qu’on doit absolument commencer par résoudre la question du Sahara occidental».
Pour elle, la population sahraouie (aux camps de réfugiés et dans les territoires occupés) se trouve dans une situation de «lassitude» en raison «d’absence de perspective». Dans les camps de réfugiés sahraouis, Ban Ki-moon avait indiqué, samedi dernier, que sa visite lui a permis de constater de visu les «souffrances du peuple sahraoui et d’examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans».
A Alger, il a affirmé que les Sahraouis «ont le droit à la dignité, à la protection de leurs droits humains et surtout à jouir de leur droit à l’autodétermination». La dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental a été déclaré en 1964 par l’ONU territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975.
Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l’égide de l’ONU, mais ils butent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
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