Entre le Maroc, accusé par le SG de l’ONU d’occuper le Sahara Occidental, et M. Ban Ki-Moon, qui veut organier au plus vite un référendum d’autodétermination pour ce territoire, c’est l’escalade. Rabat annule sa contribution à la Minurso, et M. Ban Ki-Moon annule sa visite au Maroc.
C’est l’escalade entre le Maroc et le SG de l’ONU Ban Ki-Moon. Le détonateur de cette brouille qui peut aller loin avec la décision de Rabat de chasser une partie du personnel de la MINURSO du Sahara Occidental occupé, a été la marche de protestation contre les propos de M. Ban dans les territoires sahraouis libérés. Il avait clairement accusé le Maroc »d’occupation » de ce territoire non autonome, et annoncé sa volonté de relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario pour déboucher vers une solution politique acceptable par les deux parties. C’est à dire un référendum d’autodétermination qu’organisera la Minurso au Sahara Occidental. En réaction aux propositions du SG de l’ONU de relancer le dialogue maroco-sahraoui, et après l’avoir accusé de »partialité », les autorités marocaines ont annoncé avoir remis au secrétaire général de l’ONU la liste des personnes concernées par la réduction significative de la composante civile et politique de la Minurso, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain. » La représentation permanente du Royaume du Maroc à New York a remis, ce jour au Secrétariat général des Nations unies, la liste des personnes concernées par la réduction significative de la composante civile et en particulier politique de la Minurso ; leur départ effectif devant intervenir dans les jours à venir », précise la même source, qui ajoute que »par ailleurs, les mesures concrètes ont été prises, ce jour, pour l’annulation de la contribution volontaire du Maroc au fonctionnement de la Minurso ». Cette contribution est de trois millions de dollars.
Crime de lèse majesté
La réaction de M. Ban a été également rapide.
Selon un de ses portes paroles, le SG de l’ONU a décidé d’annuler la visite qu’il comptait effectuer au Maroc »plus tard dans l’année ». M. Ban a également maintenu ses déclarations sur l’occupation du Sahara Occidental, mais a regretté la décision du Maroc. Il envisage, selon l’AFP, de »prendre les mesures nécessaires pour en atténuer les effets ». La contribution financière du Maroc pour le fonctionnement de la Miunurso »sera remplacée »’, a simplement répondu M. Ban.
Le courroux de Rabat, qui a envahi et occupé le Sahara Occidental en 1975 après le départ de l’Espagne qui administrait ce territoire non autonome, avait été provoqué par les propos du SG de l’ONU, qui avait affirmé que les effectifs de la Minurso se tenaient »prêts à organiser un référendum s’il y a accord entre les parties. »
M. Ban, a-t-il commis un crime de lèse majesté? Le référendum d’autodétermination au Sahara Occidental devait se tenir dés 1991, à la suite du cessez le feu obtenu par l’ex SG de l’ONU, le péruvien Perez De Cuéellar.
Pour le Maroc, le problème c’est Ban Ki-Moon pas l’ONU
Lors d’une conférence de presse jeudi à New York, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a déclaré que « le Royaume du Maroc est “en désaccord avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et non pas avec l’Organisation des Nations Unies”, et d’ajouter “Face aux dérapages répétés de M. Ban Ki-moon, lors de sa dernière visite dans la région, et à ses agissements incompatibles avec les responsabilités et la mission de secrétaire général qui l’astreignent à un devoir d’équidistance et d’objectivité, il y a eu une réaction logique et naturelle de la part du Gouvernement du Maroc qui s’est vivement élevé contre ses dérapages”.
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