Face à l’escalade et aux défis du Maroc : Ban Ki-moon met le Conseil de sécurité devant ses responsabilités

Les menaces, les intimidations et les manipulations du Maroc, appuyé comme il doit par la France, et l’Espagne qui a fait du peuple sahraoui une monnaie d’échange, ne font pas peur au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui ne veut pas rester dans l’Histoire comme un SG qui se plie au diktat marocain et qui ait succombé à la diplomatie corruptrice du Makhzen, comme ce fut le cas pour certains de ses prédécesseurs.
Ainsi, Ban ki-moon se montre plus que jamais décidé à pousser à des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc pour régler le conflit au Sahara occidental, à travers l’organisation d’un référendum libre et transparent auquel au demeurant s’est engagé Hassan II à Nairobi. Le SG de l’ONU, qui s’est montré déçu par l’attitude du président du Conseil de sécurité sous influence de certains États membres et qui ne lui ont pas apporté un soutien public, a dénoncé « les attaques irrespectueuses » de Rabat contre sa personne et a décidé de réunir, lundi, les quinze États membres du Conseil de sécurité pour de franches explications. 
Le Maroc, à l’origine du blocage dans le processus de paix avec le Front Polisario, multiplie les attaques contre Ban Ki-moon et sa volonté de parvenir à une solution juste garantissant au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. Ban ki-moon a sévèrement recadré Rabat, en dénonçant des attaques « irrespectueuses » envers sa personne et envers les Nations unies, rappelant son attachement aux Résolutions de l’ONU pour le règlement du conflit au Sahara occidental, surtout que la partie marocaine s’entête à saper les efforts de l’ONU pour un règlement du conflit au Sahara occidental. Ban ki-moon a fait également part, suite à une rencontre à New York avec le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, de sa « stupéfaction » concernant la récente déclaration du gouvernement du Maroc, qui a reproché au chef de l’ONU de « s’être départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité », lors de sa dernière visite dans les camps des réfugiés sahraouis et les territoires libérés à Bir-Lehlou.
Dans le même contexte, Ban ki-moon a exprimé « sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche dernier » à Rabat, avec « la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain ». Une manifestation exagérément gonflée et qui a été boycotée par certains partis politiques marocains, dont le plus important parti islamiste El-Ahd oua El-Ihsan. Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, a de son côté affirmé que l’attaque dirigée contre Ban Ki-moon était « un signe de l’affolement » des autorités marocaines, qui ont eu recours, une nouvelle fois, à la pression et au chantage ». 
Dénonçant les pratiques du Maroc, le responsable sahraoui a souligné que la violente réaction des autorités marocaines était motivée par « la légitimité conférée au combat du peuple sahraoui » par le Secrétaire général des Nations unies. « On assiste à la méthode à laquelle nous a habitués l’expansionniste marocain qui a toujours eu recours aux invectives, à la pression et au chantage », a-t-il relevé. Pour sa part, la représentante de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Espagne, Khira Bulahi, a expliqué que le « Maroc vivait actuellement un isolement international sans précédent, de par ses positions en contradiction avec la légalité internationale ». Citant l’Union africaine, qui milite pour la décolonisation du Sahara occidental et la Cour de justice européenne (CJE), qui a dénoncé en décembre dernier l’Accord commercial UE/Maroc pour les produits agricoles et de la pêche parce qu’il inclut le Sahara occidental, la diplomate sahraouie a relevé : « Ce que fait le Maroc constitue un autre pas dans l’intransigeance comme il a l’habitude de le faire ». « Ceci s’est traduit par les tentatives de sabotage de la visite de Ban ki-moon dans la région, par l’assassinat d’un citoyen sahraoui en territoire occupé et enfin par l’envoi de troupes militaires supplémentaires importantes vers les territoires occupés », a-t-elle révélé. 
L’Union des jeunes sahraouis, à Madrid, estime que les déclarations de Rabat « sont le résultat de l’échec de la politique de colonisation » que mène le Maroc depuis 40 ans au Sahara occidental occupé. Au cours de sa dernière visite dans la région, le Secrétaire général de l’ONU s’est dit attristé par une tragédie humanitaire au Sahara occidental occupé qui dure depuis quatre décennies, promettant de relancer la médiation de l’ONU en vue d’engager des négociations directes entre les parties en conflit. Il avait même assuré que les membres du personnel de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) étaient « prêts à organiser un référendum s’il y avait accord entre les parties ». 
Rabat qui avait prétexté l’absence du roi M6 dans sa Capitale alors qu’il s’y trouvait bel et bien et a même inauguré des réalisations, pour ne pas recevoir le SG de l’ONU et surtout l’empêcher de se rendre à El-Ayoun occupée s’est ensuite offusqué que Ban KI-moon accepte de rencontrer d’autres responsables vu «l’empêchement royal». Une proposition raisonnable que la propagande du Palais a transformé en «atteinte à la personne du roi. On croit rêver et l’on serait dans une étiquette de Louis XIV, alors que le petit M6 aime jouer au souverain démocrate. Ce sens du drame et de la facétie serait risible s’il n’a pris un tournant inquiétant après l’échec de la visite du souverain marocain à Moscou où la Russie, de manière très diplomatique, a refusé de soutenir sa folle démarche et a rappelé les fondamentaux du règlement de la question du Sahara occidental dans le cadre de l’ONU 
En effet, et dans une démarche sans précédent que même son allié israélien n’a pas eu l’audace de faire, le Maroc renie ses engagements vis-à-vis de l’ONU, et veut tout simplement torpiller la Minurso en expulsant son personnel civil. Une décision illégale qu’il n’a aucune autorité reconnue sur un territoire qu’il a envahi, et qu’il occupe militairement.
Mokhtar Bendib

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