Les camouflets diplomatiques pleuvent sur le Maroc. Le dernier en date lui parvient des Etats-Unis où le très influent Congrès a consacré, mercredi dernier, une séance spéciale sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. Le «hearing», à savoir l’audition en question, a carrément épinglé Rabat sur la question sahraouie, accusant ce dernier d’entretenir «la confusion sur la position américaine concernant le conflit».
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Au cours de cette même audition, coprésidée par un sénateur démocrate et un autre républicain, et à laquelle ont pris part, comme le veut la tradition aux États-Unis, des organisations des droits de l’Homme, des journalistes, la fondation Kennedy, etc., et selon des comptes-rendus parvenus de la capitale fédérale américaine, l’unanimité était imperturbable : le Maroc est une entité occupante d’un pays et d’un peuple, au mépris du droit international. le sénateur démocrate du Michigan , outré par les agitations marocaines de ces derniers jours, tenait même à rappeler, pour mettre fin à la confusion, que «les Etats-Unis n’ont jamais reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental».
Il dénoncera, par ailleurs, la réaction intempestive des autorités marocaines suite aux déclarations du secrétaire général des Nations-Unies, auquel elles reprochent d’avoir utilisé le terme , approprié du reste, «d’occupation». Le sénateur démocrate fera remarquer que ce qu’a déclaré le patron de l’ONU, en qualifiant la question, «d’occupation», qu’il ne «s’agit que de la réalité». Tous les participants à la séance de mercredi dernier ont, par ailleurs, exprimé leur soutien total «à M. Ban Ki-moon, en tant que représentant d’une institution». Ils ne manqueront pas également de «lancer un appel aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, particulièrement la France, pour appuyer les efforts du secrétaire général, Ban Ki-moon et de son envoyé personnel Christopher Ross en vue de relancer le processus de négociations entre les parties au conflit».
Aussi, le Congrès américain n’a négligé aucun détail de la question globale de cette question sahraouie.
Cela va des droits de l’Homme, au droit du peuple sahraoui à son autodétermination, c’est-à-dire à son droit à l’indépendance, en passant par la dénonciation du Makhzen qui s’adonne, sans vergogne, au pillage systématique des richesse d’un peuple occupé.
Les membres du Congrès ont ainsi loué les décisions de la Cour de justice européenne qui a ébranlé les autorités marocaines ainsi que le «rôle positif joué par l’Union africaine».
Enfin, les deux co-présidents de la séance spéciale du Congrès se sont engagés à user de tous leurs efforts en vue d’exercer leurs pressions sur l’administration américaine et la communauté internationale «afin de protéger tous les droits du peuple sahraoui, notamment le droit à l’autodétermination».
Cette sortie du très influent Congrès américain s’ajoute à une série d’autres revers diplomatiques essuyés par la monarchie colonisatrice qui, depuis son agression de 1975 et sa honteuse «marche verte», n’arrive toujours pas à trouver un seul pays à reconnaître son hold-up sur un peuple isolé.
En dehors, bien sûr, de la France dont tous les dirigeants , de droite comme de gauche, disposent de résidences luxueuses à Marrakech gratuitement offertes par le monarque alaouite et des moyenâgeuses monarchies du Golfe comme l’Arabie Saoudite .
K. A.
Soyez le premier à commenter