par Moncef Wafi
Faut-il voir un lien entre la réunion de haut niveau qui s’est tenue ce dimanche à propos du dossier sahraoui et le Conseil restreint présidé par Bouteflika le 13 mars dernier où il a donné «des directives dans les domaines sécuritaires, humanitaires et diplomatiques afin de faire face à la situation qui prévaut dans la sous-région» ? La dépêche de l’APS, reprenant un communiqué des services de Sellal, n’offre aucune lecture détaillée de cette rencontre à laquelle ont pris part le Premier ministre et son homologue sahraoui, le chef de la diplomatie algérienne, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, et le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes ainsi que de hauts responsables du Polisario et du gouvernement sahraoui.
On saura tout de même à travers ce communiqué laconique que les consultations ont porté «sur les questions diplomatiques, sécuritaires et humanitaires d’intérêt commun». Le même menu au programme que celui du Conseil restreint et qui renseigne sur l’urgence de la situation aux frontières algériennes. Cette rencontre algéro-sahraouie, à un tel niveau de responsabilité, ne peut être le fruit du hasard des calendriers et s’inscrit dans une volonté commune de répondre à l’offensive marocaine enclenchée au lendemain de la visite de Ban Ki-moon dans la région pour relancer les négociations entre Sahraouis et Marocains pour l’indépendance du Sahara occidental.
De là à dire clairement que c’est une réponse au Makhzen, il n’y a qu’un pas à faire mais connaissant la retenue toute diplomatique de l’Algérie dans ce genre de dossier, il serait difficile de le certifier. Que reste-t-il alors ? Alger, à travers cette réunion, a démontré une nouvelle fois, si besoin est, qu’elle sera toujours aux côtés des Sahraouis s’appuyant sur la légalité internationale. En abordant le sujet humanitaire, le propos est de répondre aux accusations marocaines sur l’état déplorable des réfugiés sahraouis. Quant au volet diplomatique, les Algériens devront faire le forcing au niveau des instances internationales face aux manœuvres marocaines qui ont expulsé la partie civile de la Minurso de Laayoune alors que le SG de l’ONU a appris à ses dépens que Rabat avait de solides relais au niveau du Conseil de sécurité onusien.
Le côté sécuritaire ne peut concerner que les accusations du Maroc portées sur l’implication du Polisario dans le terrorisme. Des lignes rouges qu’Alger n’admet pas qu’on dépasse et sa réponse est réservée sur le terrain. L’effervescence aux frontières Est et Ouest en est le meilleur exemple.
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