Zahra Kefane
Quelques semaines après la visite du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au Sahara Occidental, et son constat qu’il a présenté à Alger, lors de sa visite officielle en Algérie, sur la situation accablante dans laquelle vivent les Sahraouis, les tensions ont monté entre le Maroc et les Nations unies.
La polémique sur le sujet s’est aggravée après le soutien de la France au Maroc. A quelques jours du comité mixte intergouvernemental algéro-français, qui se tiendra le 10 et 11 du mois d’avril, dans le cadre de la visite du Premier ministre français, Emanuel Valls à Alger, de nombreux accords devraient être signés dans le cadre de la coopération algéro-française dans le domaine économique. Cependant, pendant que les relations économiques entre les deux pays se tissent de liens très forts suite à de nombreuses visites officielles et des forums économiques, la relation politique reste peu tendue.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a déclaré, hier à Alger, en marge de la visite de son homologue français Jean-Marc Ayrault que «le conflit sahraoui est l’un des principaux désaccords entre la politique extérieure de l’Algérie et celle de la France». Dans son discours franc et direct, Ramtane Lamamra, a, néanmoins, exprimé l’espoir de l’Algérie pour que la France apporte son aide à la région pour régler la question sahraouie dans le cadre de la légalité internationale. «Nous avons toujours bon espoir que l’administration du président François Hollande va véritablement aider la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale et dans la satisfaction de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation», a souligné le ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue français.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, les Nations unies sont à un tournant crucial, peut-être décisif à l’occasion de la présentation du rapport du secrétaire général sur la question sahraouie. Ramtane Lamamra a souligné la volonté de l’Algérie de voir les Nations unies «prendre les décisions qui s’imposent afin que la communauté internationale puisse, enfin, s’acquitter de ses responsabilités historiques pour l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental».
Par ailleurs, le ministre a exprimé le soutien de l’Algérie à l’initiative française pour la relance du processus de paix au Moyen-Orient en faveur de la question palestinienne et l’appui aux efforts de M. Ayrault en vue de concrétiser les promesses de cette initiative. Interrogé sur la possibilité que le ministère des Affaires étrangères puisse prodiguer des recommandations aux voyageurs algériens suite aux multiples attaques terroristes en Europe, le ministre a affirmé que l’Etat «respecte les libertés individuelles, soutient les Algériens partout où ils se trouvent et les services consulaires sont à leur disposition».
Il a, par ailleurs, précisé que si cela s’avérait nécessaire dans l’avenir, « le ministère pourrait être amené à prodiguer de telles recommandations ».
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