La question du Sahara occidental a été sortie ces dernières semaines de l’oubli volontaire, ne manque-t-on pas de constater, dans lequel elle a été plongée.
C’est le sens même du propos du secrétaire général de l’ONU lors de sa tournée en Algérie et dans les camps de réfugiés sahraouis. Une belle leçon de réalisme lors de laquelle Ban Ki-moon a refusé d’apparaître comme le faiseur de miracles, en lieu et place du Conseil de sécurité. Lui, il est vrai, a fait des propositions et il est attendu qu’il s’en tienne aux idées avancées en 2014, quand il avait alors envisagé de mettre fin au statu quo. Depuis cette date, il y a une attente des Sahraouis notamment, mais aussi une appréhension de la puissance occupante.
A l’approche de l’examen annuel de cette question par l’instance onusienne, d’aucuns souhaitent que cela soit justement le moment pour envisager d’autres voies pour mettre fin à ce conflit conformément aux résolutions des Nations unies. En d’autres termes, mettre fin à ce qui n’est plus en fin de compte qu’une formalité, sans jamais aller au fond de la question.
C’est justement ce que suggèrent certaines voix qui se déclarent pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), ce qui est considéré depuis longtemps déjà comme la reconduction du statu quo. Donc l’inaction.
Ou encore l’ONU piégée par ses contradictions. C’est là tout le propos de son secrétaire général, alors que les annales des Nations unies ne manquent pas de cas de ce genre. Certaines missions de paix ont pratiquement l’âge de l’ONU. Ou presque. Comme celle pour le Cachemire et, avant elle, celle pour le Proche-Orient. Il ne s’agit pas de croire en cette forme d’explication, car ce n’en est pas une. C’est ce piège que Ban Ki-moon entend éviter en suggérant d’autres voies, et cela est attendu dans les trois prochaine semaines. Le Maroc, puissance occupante, appréhende et même fortement cette perspective, malgré certains soutiens susceptibles encore une fois de bloquer la machine onusienne.
Ce qui donne déjà lieu à d’âpres batailles où les vérités liées à ce conflit sont rappelées avec force. «Il est temps que la communauté internationale passe à l’action et montre qu’elle est unie en exprimant son refus à l’intimidation tactique du Maroc et en exigeant l’organisation immédiate du référendum prévu par le droit international», relève t-on ces derniers jours comme un leitmotiv. Un fait marquant auquel le Maroc, quoi que l’on pense, a grandement contribué en s’en prenant au secrétaire général de l’ONU, pour avoir asséné des vérités incontestables, et à la Minurso, dont il a voulu revoir le mandat et l’effectif. Ce qui relève des seules attributions du Conseil de sécurité, littéralement mis dans l’impossibilité de défendre ses propres résolutions. Il était temps que de telles contradictions soient dévoilées et peut-être qu’elles constitueront un nouveau point de départ dans la gestion des relations internationales. Fini le cas par cas, ou le traitement à la carte. Pour moins d’injustice.
Mohammed Larbi
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