Le Premier ministre français, Manuel Valls, a entamé, dans la fin de journée d’hier, sa visite officielle à Alger. Mais c’est aujourd’hui que les choses sérieuses vont commencer. Au-delà des sujets politiques, le voyage sera plutôt consacré aux questions à trait économiques. Manuel Valls, l’a bien fait savoir. » Le Forum que j’aurai le plaisir d’ouvrir lors de ma visite à Alger, permettra d’aboutir à des partenariats productifs solides dans les domaines de la technologie, de la formation. Près d’une centaine d’entreprises françaises, grands groupes comme PME et ETI, y participeront » avait-il déclaré dans un entretien accordé au quotidien » El Watan « , hier.
Du coup, plusieurs accords vont être signés par l’Algérie et la France dans le cadre de la tenue dimanche à Alger de la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), qui sera co-présidé par les Premiers ministres des deux pays, Abdelmalek Sellal et Manuel Valls. Selon une source diplomatique à l’APS, cette session, qui réunira des membres des deux gouvernements, » permettra de dresser un bilan des progrès effectués dans la feuille de route bilatérale retenue aussi bien dans lors des deux précédentes sessions du CIHN que dans le cadre du COMEFA (Comité mixte économique francoalgérien) et de fixer de nouveaux objectifs ambitieux dans l’ensemble des volets de la relation bilatérale « , a indiqué la même source.
Elle » devrait être sanctionnée par la signature de plusieurs accords touchant des domaines aussi divers que l’éducation, l’emploi, la jeunesse et sport, ainsi que d’autres accords de partenariat économiques « , précise- t-on. Les projets » prêts à la signature » concernent la production d’isolateurs électriques de haute tension et celle des vannes hydrocarbures. Il est prévu également la création d’une jointventure dans le domaine de l’engineering industriel et systèmes de gestion et d’une autre dans le domaine du consulting et des services du numérique.
D’autres projets » potentiels » peuvent faire l’objet, sous réserve, d’une signature en marge du CIHN, indique-ton, parmi lesquels figurent le projet phare de l’implantation en Algérie de l’usine Peugeot-Citroën PSA, ceux ayant trait à la valorisation du phosphate et à la production de gaz industriel, ainsi qu’au transport ferroviaire. Trois accords de partenariat seront probablement signés au titre de la convention-cadre du 26 octobre dernier à Paris, lors des travaux de la COMEFA, entre le groupe algérien GICA et le groupe français Lafarge. Ils concernent la remise à niveau de la cimenterie de Raïs Hamidou (Alger), la réalisation d’un pôle technologique et la réalisation d’une plateforme d’exportation de ciment. En marge de ce rendez- vous important, un forum d’affaires algéro-français, le troisième, sera organisé, aujourd’hui et demain, auquel sont conviés près de 300 acteurs économiques des deux côtés de la Méditerranée.
L’objectif de cet évènement, précise la même source, » est d’identifier, d’encourager et de multiplier les partenariats productifs et d’accompagner ces entreprises et opérateurs économiques jusqu’à la signature d’un premier accord « . Les domaines ciblés par ce forum touchent aux secteurs du BTP, de la sous-traitance mécanique, de l’agroalimentaire, du numérique, de la santé, de la co-localisation, de la formation professionnelle et de la de la finance.
La visite du Premier ministre français en Algérie intervient dans un climat tendu faisant beaucoup de bruit à l’autre rive. Mercredi dernier, le ministère des Affaires étrangères, Remtane Lamamra, a rappelons- le, convoqué l’ambassadeur de France pour lui faire part de son mécontentement face à une « campagne hostile » à l’Algérie menée dans les médias français. Il s’agit également des divergences de vues et de positions entre les deux pays concernant le règlement des conflits dans la région. Paris ne cautionne toujours d’éventuelles interventions militaires notamment en Libye. Dans le dossier du Sahara occidental, alors que l’Algérie a toujours défendu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, la France, elle, a fait le choix d’appuyer la position marocaine et le plan d’autonomie proposé par Rabat en 2007.
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