Les derniers développements connus par le dossier du Sahara occidental, notamment l’hystérique campagne de Rabat contre le secrétaire général des Nations-Unies et sa décision de torpiller la Minurso (Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental ) ne cessent de susciter des réactions d’indignation émanant de diverses contrées de la planète. La dernière en date nous vient, encore une fois, des Etats-Unis.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Pour la deuxième fois en moins d’un mois, le très influent Sénat américain se penche sur la question. Cette fois, à travers une lettre commune, conjointement signée par deux poids lourds du Sénat, l’un républicain, l’autre démocrate, adressée au secrétaire général de l’organisation des Nations-Unies, Ban Ki-moon.
Il s’agit du sénateur républicain de l’Etat de l’Oklahoma, James Inhofe, qui est président de la commission de l’environnement et des travaux publics et membre du comité des forces armées, ainsi que du sénateur de l’Etat du Vermont, Patrick Leahy, qui a eu à assurer la présidence par intérim du Sénat pendant trois ans, de 2012 à 2015.
Dans leur missive, datée du 8 avril dernier, les deux parlementaires américains ont tenu à saluer les efforts du secrétaire général de l’institution onusienne et son leadership dans le dossier sahraoui et ont tenu à lui exprimer leur soutien.
Ce soutien qui engage les deux principaux partis des Etats-Unis. Les deux sénateurs exprimeront également, à l’occasion, leur soutien à la mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, la Minurso, celle la même qui, depuis 1991, constitue le cauchemar de Rabat. L’ex-monarque du Maroc, Hassan II, qui avait accepté l’option du référendum dans un premier temps, croyant réellement pouvoir le remporter en inondant le Sahara occidental de centaines de milliers de «faux Sahraouis», à savoir ses propres sujets, des citoyens marocains qu’il encouragera à s’installer dans ce territoire occupé en multipliant des mesures incitatives extrêmement généreuses, s’était rendu compte qu’il n’avait aucune chance de «cloner» un autre peuple sahraoui et que le référendum était à coup sûr perdu d’avance pour lui ! Depuis, il consacrera quasiment les dernières années de sa vie à entraver, d’une manière ou d’une autre, sous divers prétextes, l’avènement de ce référendum qu’il savait fatal pour le Maroc.
Un référendum qui, pourtant, était la conclusion d’un accord entre Hassan II et le front Polisario, sous l’égide des Nations-Unies en contrepartie d’un cessez-le-feu que le roi voulait à tout prix car le conflit armé commençait à sérieusement menacer la sécurité et l’économie du royaume.
L’ascendant des redoutables combattants du front Polisario était tel que Hassan II était obligé de construire un immense mur, séparant le Maroc du Sahara occidental pour limiter les dégâts ! C’est cette politique de fuite en avant, en évitant le référendum, que poursuit, depuis 1999, le successeur de Hassan II.
L’actuel roi du Maroc, toujours soutenu, comme son père, par la France, ira même jusqu’à inventer la fameuse «troisième voie» pour contourner un engagement officiel de l’Etat marocain, pris sous l’égide de l’ONU, à savoir un référendum tout court. Rappelé à ses obligations par l’ONU, le Maroc, affolé, sort sa dernière trouvaille : réduire à néant la Minurso, au mépris du droit international avec tout ce que cela peut induire comme conséquences. C’est d’ailleurs ce que rappelleront les deux sénateurs américains qui mettent en garde contre toute tentative de déstabiliser la Minurso, au risque de provoquer de graves conséquences au Sahara occidental et même ailleurs.
K. A.
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