Une conférence internationale sur le règlement du conflit du Sahara occidental se tiendra, le 19 avril prochain, à Paris , à l’initiative de parlementaires français et d’associations françaises de soutien au peuple sahraoui, solidaires avec sa lutte d’indépendance
Avec pour thème « Le règlement du conflit du Sahara occidental, une question de droit international. Aux côtés de l’ONU, quel rôle pour l’Europe ? », cette rencontre sera présidée par le président du groupe d’amitié France-Algérie, Patrick Mennucci, député PS.
La conférence sera également présidée par Régine Villemont, et Obbi Bouchraya, respectivement présidente de l’association RASD/France, et nouveau représentant du front Polisario en France. Plusieurs intervenants, de différentes nationalités, animeront des débats/conférences sur l’évolution de la situation au Sahara occidental.
La conférence coïncidera avec la publication du rapport du Secrétaire général de l’ONU et au lendemain du clash délibéré du Maroc à son encontre et l’agression a l’encontre de la Minurso , dans le secret dessein de la faire changer de mission et occulter définitivement le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Lors de cette rencontre, Gianfranco Fattorini, représentant permanent de l’association américaine des juristes auprès de l’ONU, animera une conférence intitulée : « L’application du droit international dans différentes instances de l’ONU, le rôle de la France au Conseil de sécurité ».
Mohammed Sidati, membre du secrétariat national du Front Polisario et son représentant en Europe, animera quant à lui un débat sur la situation au Sahara occidental après la visite de Ban Ki-Moon dans les camps de réfugiés sahraouis , sous le titre : « Au lendemain de la visite de Ban Ki-Moon dans les campements des réfugiés sahraouis et à la veille de la décision du Conseil de sécurité, quelle est l’appréciation de la situation par le Front Polisario ».
Outre ces interventions, Patrick Mennucci, député et membre du groupe d’étude Sahara occidental de l’Assemblée nationale française, évoquera la position de la France face à ce conflit « La position française, vers plus d’équilibre ?»
Par ailleurs, Pierre Galand, ancien sénateur belge et président de la coordination européenne de soutien au peuple sahraoui dressera les conclusions de cette conférence qui se tiendra au siège de l’Assemblée nationale francaise .Par ailleurs L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), a demandé au ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault, d’intervenir auprès du Maroc pour qu’il libére les prisonniers politiques sahraouis.
Dans une lettre adressée au ministre, l’ACAT a estimé que la France, en tant que membre de l’Union européenne (UE), est « tenue de mettre en œuvre ses lignes directrices concernant la torture et les défenseurs des droits de l’homme dans ses relations avec les pays tiers ». Elle lui demande, à cet effet, d’appeler les autorités marocaines à libérer « immédiatement » Naâma Asfari, militant sahraoui des droits de l’homme, et ses coaccusés afin qu’ils soient rejugés devant une juridiction civile « si les poursuites à leur encontre n’ont pas été motivées uniquement par leurs opinions politiques et leur militantisme en faveur des droits de l’homme ».
L’ACAT, créée en 1974 , forte d’un réseau de 39.000 membres actifs, demande également au MAE français de « diligenter une enquête sur leurs accusations de torture et de mauvais traitements ». Elle attire également l’attention du chef de la diplomatie française sur un fait sans pré- cédent, l’expulsion d’avocats venus s’enquérir de l’etat de santé des prisonniers . « à l’exemple du ministre des Affaires étrangères espagnol et du barreau de Paris, je vous demande de faire part aux autorités marocaines de votre réprobation face à l’arrestation et l’expulsion des sept juristes et de leur accompagnatrice », est-il écrit dans la lettre de l’ACAT , dont une copie a été adressée à l’ambassadeur de France à Rabat. Une délégation internationale, constituée de juristes français, belges et espagnols, s’est rendu mercredi dernier au Maroc pour rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés à perpétuité par un tribunal militaire pour avoir manifesté, à Gdeim Izik, contre l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.
La mission avait prévu également différentes rencontres avec les délégations diplomatiques de plusieurs pays ainsi qu’une conférence de presse à Rabat dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui a subi des pressions en vue d’empêcher cette rencontre. Le collectif, qui a été expulsé manu militari le lendemain du Maroc, revendique la libération « immédiate » des détenus de Gdeim Izik, l’examen « sans délai » de leur pourvoi en cassation et une enquête sur leurs « allégations de torture et de mauvais traitements ».
Le barreau de Paris a condamné « fermement » cette expulsion par les autorités marocaines. Se disant « profondément choqué » par cette expulsion, le barreau de Paris a condamné « fermement l’utilisation de telles pratiques par les autorités marocaines », apportant son « entier soutien » aux membres de la délégation pour « leur travail de défense des droits humains ».
Dans ce contexte, le maire d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou, avait également demandé, dans une lettre, au MAE français de se préoccuper de la situation des détenus politiques sahraouis et d’intervenir auprès des autorités marocaines « en faveur de ces défenseurs des droits de l’homme, injustement condamnés et incarcérés, afin de demander leur libération ».
L’ACAT-France, est membre de la Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT) ayant statut consultatif auprès des Nations unies et statut d’observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Mokhtar Bendib
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