La France doit s’engager pour la reconnaissance de la RASD (République Arabe Sahraouie démocratique)
Après avoir mené une guerre d’indépendance contre le Maroc qui a occupé le Sahara occidental en novembre 1975, le Front Polisario a accepté en 1991 un cessez-le-feu sous l’égide des Nations unies qui devait se prolonger rapidement par un référendum d’autodétermination. Ce référendum n’a toujours pas eu lieu.
Tout en menant la lutte armée de 1975 à 1991, le peuple sahraoui a créé le 27 février 1976 la République Sahraouie Démocratique (RASD) qui est devenue membre de l’Union africaine en 1984. Reconnue par plus de quatre-vingts pays dans le monde, la RASD n’est toujours pas membre de l’ONU bien qu’aucun pays dans le monde ne reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
1976-2016, quarante ans après la création de la RASD, la situation est particulièrement dramatique au Sahara occidental occupé par le Maroc : répression des manifestations, disparitions, tortures dans les commissariats et les prisons, arrestations arbitraires et procès avec de lourdes condamnations de militants politiques sahraouis et marocains, expulsions de journalistes et de délégations d’observateurs étrangers…
Actuellement, des dizaines de militants sahraouis sont incarcérés ou en liberté provisoire en attente de jugement. Ils sont vingt-deux, pour la plupart défenseurs des droits de l’homme, à être détenus depuis novembre 2010 à la prison de Salé suite au démantèlement violent du « camp de protestation » de Gdeim Izik. Alors que ce sont tous des civils qui réclamaient le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ils ont été condamnés le 17 février 2013 par un tribunal militaire à de lourdes peines de prison, allant de vingt ans à la prison à vie.
L’ACCA dénonce la complicité du gouvernement français avec le pouvoir marocain qui bafoue impunément le droit international. Apportant son soutien total à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, l’ACCA demande au gouvernement français de faire pression sur le Maroc pour qu’il libère les prisonniers politiques sahraouis et s’engage dans la mise en oeuvre du référendum d’autodétermination qui permettra au peuple sahraoui de décider librement de son avenir.
En ce 40e anniversaire de la création de la RASD, le gouvernement français pourrait contribuer utilement à la solution du conflit en s’engageant sur la voie de la reconnaissance de la RASD. ACCA (ACTION CONTRE LE COLONIALISME AUJOURD’HUI)
Paris, le 22 février 2016
DÉCLARATION DE L’ACCA
Ces militants sahraouis pour le droit à l’autodétermination de leur peuple sont incarcérés depuis cinq ans et demi (novembre 2010), après avoir été condamnés le 17 février 2013, à de très lourdes peines (de vingt ans jusqu’à perpétuité) par un tribunal militaire, même si ce sont tous des civils. Ils exigent l’annulation de ce procès d’autant plus inique que la loi marocaine interdit désormais la comparution de civils devant un tribunal militaire. Ils réclament leur libération ou au moins un nouveau jugement devant un tribunal civil. L’état de santé des grévistes de la faim se détériorent : ils ont perdu huit kilos ou plus. Le 21 mars, deux d’entre eux ont dû être transférés à l’hôpital : Sidi Ahmed Lemjayid, ne pouvant plus marcher, et Mohamed Bachir Boutinguiza, tombé dans le coma. Le 22 mars, Cheikh Banga a été transporté d’urgence à l’hôpital. Les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme ont été alertées, des appels urgents aux autorités marocaines ont été lancés sans réponse à ce jour. Il ne nous reste plus qu’à intervenir auprès des autorités françaises pour qu’elles fassent pression sur leurs homologues marocains, avec l’aide des médias et du grand public en France.
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