ALGÉRIE-MAROC A quoi joue la France?

Selon Harlem Désir, la base du règlement de la question du Sahara demeure «le plan d’autonomie présenté par le Maroc». Et l’ONU alors?

Lorsque le secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Harlem Désir, a affirmé, lundi dernier, que la base du règlement de la question du Sahara «demeure le plan d’autonomie présenté par le Maroc», presque au même moment, Manuel Valls considérait que la position de la France est inchangée.

Tous semblent oublier les engagements de Ban Ki-moon que le Maroc a déclaré comme adversaire. Même dans une déclaration à la presse, à l’issue d’entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc, Salaheddine Mezouar, le secrétaire d’Etat français a souligné que les Nations unies se doivent de rester dans leur rôle pour aider au règlement de ce conflit. Le tout au moment où le rapport du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial relatif à la question du Sahara est attendu.

Désir a indiqué que la France s’attend à un rapport qui devrait contribuer à l’apaisement, relevant que c’est vraiment le message qu’il veut faire passer. Le Sahara occidental veut un référendum comme réaffirmé ces jours-ci lors de la réunion sur le sujet qui se tient à Djanet. La France continue-t-elle à opposer les points de vue de l’Algérie et du Maroc? Assurément, car ce qui importe pour la France est le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc présenté comme «essentiel, stratégique et absolument vital pour l’avenir de l’Europe et de la Méditerranée».

En conclusion: «La France est totalement aux côtés du Maroc dans ses démarches juridiques» pour faire valoir, ce que le ministre considère comme «son droit» pour l’ensemble du partenariat économique, culturel et politique entre les deux parties.

Le Maroc et la France sont aussi parties prenantes dans une tentative de s’immiscer davantage dans un autre dossier à propos de la situation régionale. En effet, Désir a indiqué avoir évoqué avec Mezouar la situation en Libye. L’initiative vise à promouvoir le rôle prétendu du Maroc dans le règlement de la question libyenne, «grâce notamment, aux accords de Skhirat» oubliant les affaires des vraies parties ayant facilité la transition.

Les deux hommes sont pour que la Libye recouvre sa souveraineté et son intégrité territoriale et que le peuple libyen puisse retrouver la paix, la stabilité et la prospérité économique pour que ce pays soit en mesure de lutter contre le terrorisme et le trafic d’êtres humains, mais le Sahara occidental de pouvoir prétendre, selon eux, aux mêmes droits.

Sur ce sujet et selon Mezouar, il n’y aurait que la position de la France sur la proposition marocaine d’autonomie au Sahara qui vaille. Ses entretiens avec le secrétaire d’Etat français ont porté longuement sur ce sujet. Mezouar va plus loin. Selon lui, il y a eu des «dérapages verbaux de Ban Ki-moon sur le Sahara» qui auraient été «dangereux car il existe une responsabilité clairement établie». Le ministre émet le voeu de voir le processus retrouver son cours naturel: celui de la négociation, ainsi que le rôle du secrétariat général. Et celui de l’autodétermination, alors?

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