Dans son éditorial de lundi sous le titre » Epouvantails « , le quotidien national El-Moudjahid a été plus clair pour aller au fond des choses en ce qui concerne les relations entre l’Algérie et la France en réagissant sur un ton direct et dénonciateur sur particulièrement la grossière manipulation du quotidien Le Monde et son exploitation propagandiste de » Panama Papers.
« L’invitation sur les plateaux de la chaîne France 24, du ministre français des Affaires étrangères, de Ferhat Mehenni, qui ont abordé la question de la photo du président de la République publiée sur le compte Twitter du Premier ministre français, en élucidant ces trois événements El-Moudjahid écrit : » Il y a là un faisceau de faits de courte durée qui ne peut-être le résultat du hasard.
Si la dérive du Monde a été mise sur le bon dos de la ’’liberté de la presse’’, les deux autres, circonscrites dans des institutions officielles de la République française, constituent, et il n’y pas d’autres mots pour les qualifier, d’ingérences directes dans nos affaires intérieures. A une année de la présidentielle française, El-Moudjahid se demande ce qui a bien changé pour que le pouvoir socialiste change son fusil d’épaule. « Car, avec cette agression caractérisée, on est bien loin des déclarations de bonne intention sur le fameux partenariat d’exception que les Présidents des deux pays, Bouteflika et Hollande, voulaient bâtir en regardant résolument vers l’avenir.
Avec cette attitude pour le moins belliqueuse, que veut exactement le pouvoir socialiste qui se croit obligé à recourir à tels moyens, se situant à des années lumières de son discours apaisant sur sa relation avec notre pays ? « .
A la lecture de cet éditorial d’El- Moudjahid, les relations entre les deux pays demeurent ambiguës. L’obsession des socialistes au pouvoir en France reste l’obstacle primordial, qui empêche de déterminer quels seraient les prochains pas à franchir dans ce » partenariat d’exception « .
Il est reconnu depuis très longtemps que la position du Parti Socialiste (PS) n’a pas changé d’un iota sur l’indé- pendance et la souveraineté de l’Algérie. Une position rancunière axée sur l’ingé- rence dans les affaires internes de notre pays, sur la nécessité d’envenimer les relations entre les pays du Maghreb, la prise de parti pris dans le conflit du Sahara occidental en soutenant l’occupation coloniale du Maroc de ce territoire, etc. Mais en manipulant et exploitant des supplétifs à l’instar de ce Ferhat Mehenni.
Le peuple algérien a trop souffert des agressions de l’Elysée et de ses relais dans les médias français et ailleurs au Maroc particulièrement. Ce peuple tient résolument à ne pas continuer à assister passivement à cette obsession française. A ce propos, l’éditorial d’El-Moudjahid rappelle : » Oui, on est bien en droit de se poser ainsi la question de savoir ce qui motive ce regain de tension dont on pouvait faire l’économie, d’autant plus que les défis auxquels nous sommes confrontés sont beaucoup plus importants que cette direction malheureuse et stérile. A chaque pas en avant réalisé avec la France correspond cent pas en arrière. Notre relation avec la France est-elle condamnée à ne jamais connaître la sérénité et l’équilibre des intérêts ? Ce qui est sûr, c’est que ces initiatives traduisent une panique chez certains milieux socialistes qui s’alignent ainsi, en vue de la présidentielle de l’année prochaine, sur des positions extrémistes et dommageables aux bonnes relations algéro-françaises « .
Si l’on veut parler des relations algéro-françaises, on peut le dire qu’on ne peut pas du tout être convaincu qu’il s’agisse d’un conflit, ainsi que certaine presse le prétend de l’autre côté de la rive nord. Qui est à l’origine, qui est responsable de la présente crise entre les deux pays, sinon le pouvoir socialiste et ses relais dans ces agressions à répétition contre l’Algérie et ses gouvernants.
L’attitude actuelle de Paris vise un objectif fondamental : la mise à feu de l’Afrique du Nord, l’Algérie en premier. Comment le tolérer ? Comment l’accepter ? Pour être encore plus clair, je dirais qu’il s’agisse de l’Algérie, de la Libye, de la Tunisie, de la Mauritanie (Le Maroc est déjà sous la coupe de la France), et à travers les pays du Sahel, ce qui ressort clairement c’est que l’ancienne puissance coloniale veut, partout, se placer en position de force dominante. Elle veut dominer tout le continent. Chacun à ses alliés et ses amitiés. Certains réagissent en fonction de ces alliances et de ces amitiés. Qu’on ne le néglige pas ! Affrontement entre la France d’une part, la Chine et la Russie d’autre part. Quelle farce, quelle honte ! On oublie ou on est amnésique pour reconnaître que la pénétration de la Chine et de la Russie dans le Monde arabe et en Afrique est due, essentiellement, aux besoins de ces Etats, de ces peuples de se libérer du goulot et du sentiment colonial de la France et qui empêchent leur développement économique et social.
Tous les prétextes invoqués par la diplomatie française en aparté sont futiles et infondés, ne retiennent l’attention d’aucun arabe, d’aucun africain, d’aucune force nationaliste. La politique extérieure de l’Elysée se poursuit pour pousser vers l’abime le Monde arabe et le continent africain sans tenir compte ni de ce que ces peuples ressentent ni de ce qu’ils exigent au plus profond d’eux-mêmes. Alors que ceux qui agressent l’Algérie et ses dirigeants, tiennent un pays souverain, mènent des campagnes de déstabilisation, d’intoxication, empêchent les peuples arabes et africains de jouir de leurs droits fondamentaux, ne viennent pas nous donner des leçons de morale. Que le pouvoir socialiste en France adepte de » L’Algérie Française « , les partisans de la loi de la jungle dans les relations internationales, prennent conscience de leur comportement avant de dicter à l’Etat algérien sa façon de diriger la nation et à son peuple de vivre et de se développer.
Pour El-Moudjahid : » Mais que ces milieux sachent que l’Algérie indépendante et souveraine est trop fière de sa liberté et de son unité pour qu’elle soit intimidée aujourd’hui par l’exposition d’épouvantails politiques qui appellent à des divisions ethniques ou par la mobilisation des néo-supplétifs, même si ceux-ci bénéficient de relais d’un quarteron de titres locaux qui se croient les seuls porteurs de la vertu démocratique. Sur la question de l’ingérence étrangère, même si le large consensus est parfois troublé par quelques aboiements médiatiques, mus par la sauvegarde d’intérêts étroits, nous ne pouvons que saluer ici la position patriotique de l’ensemble de nos formations politiques « .
Ammar Zitouni
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