Coup de force afin d’influer sur la décision du Conseil de Sécurité

Tenant à une démonstration de force afin d’influer sur la décision prochaine du Conseil de sécurité

Mohamed VI obtient le soutien de ses alliés du Golfe sur la question du Sahara occidental 
Au moment même où les rencontres se multiplient dans les pays européens et aux Etats-Unis pour soutenir la cause sahraouie, les monarchies du Golfe ont, elles, exprimé en fin de semaine dernière leur soutien à Rabat sur cette question.
Au moment même où les rencontres se multiplient dans les pays européens et aux Etats-Unis pour soutenir la cause sahraouie, les monarchies du Golfe ont, elles, exprimé en fin de semaine dernière leur soutien à Rabat sur cette question. 
«Nous soulignons notre soutien à toutes les causes politiques et sécuritaires importantes pour notre pays frère, le Maroc, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental», a déclaré le roi Salmane d’Arabie saoudite à l’ouverture du sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc. 
Le CCG regroupe les six monarchies arabes de la péninsule : Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar et les Emirats arabes unis. Le roi d’Arabie a souligné que le CCG «rejetait catégoriquement toute atteinte aux intérêts du Maroc» sur ce territoire occupé qui demande son indépendance. 
Le roi Mohammed VI a, de son côté, appelé les monarchies du Golfe à protéger son pays de ce qu’il a qualifié de «complots contre son intégrité territoriale». Selon lui, les discussions annuelles en avril du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sont utilisées comme un «épouvantail pour faire chanter le Maroc». Il a accusé le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon d’être utilisé dans une «guerre par procuration» contre le Maroc au travers de ses «déclarations biaisées». 
Le conflit qui l’oppose au Secrétaire général de l’ONU, le souverain marocain a tenu à le placer dans le cadre des «plans d’agression attentatoires» à la stabilité du monde arabe. «Ils tentent, selon les conjonctures, soit de délégitimer la présence du Maroc dans son Sahara, soit d’appuyer l’option de l’indépendance et la thèse séparatiste, ou encore d’affaiblir l’Initiative d’autonomie dont la communauté internationale atteste le sérieux et la crédibilité», a expliqué le roi aux chefs des monarchies du Conseil de coopération du Golfe, accusant les proches collaborateurs du Secrétaire général de l’ONU d’avoir des positions hostiles au Maroc. 
Le roi a souligné que Ban Ki-moon «est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables afférant au Sahara Marocain». «La situation est dangereuse cette fois-ci. C’est sans précédent», a-t-il encore affirmé. Mohamed VI sera rapidement rassuré par ses alliés qui, dans le communiqué conjoint, ayant sanctionné le Sommet de Ryad, ont exprimé leur rejet de toute atteinte aux intérêts suprêmes du Maroc et à son intégrité territoriale. 
Le sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc n’a été en réalité que l’occasion pour le Roi Mohammed VI d’être assuré, une fois de plus, du ferme soutien des pays du CCG à la marocanité du Sahara ainsi qu’à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara. Une réaffirmation sans surprise puisque le Maroc est un proche allié de l’Arabie saoudite. Il est membre de la coalition militaire arabe dirigée par Ryad, qui intervient depuis plus d’un an au Yémen. Ce besoin urgent du Maroc de la réaffirmation des pays du Golfe de leur soutien, notamment sur le plan militaire, – puisque le roi Salmane d’Arabie saoudite a souligné que le dossier du Sahara marocain était en tête des priorités de la politique extérieure des pays du CCG, réaffirmant leur détermination à maintenir au plus haut niveau dans les domaines politique, économique, militaire et sécuritaire, leur coordination avec le Maroc-, n’est autre qu’une démonstration de force du Royaume chérifien face au profond désaccord qui l’oppose au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, mais aussi en perspective de la prochaine décision du Conseil de sécurité qui devra débattre du dernier rapport onusien sur la situation au Sahara occidental. 
Le roi Mohamed VI a déclaré que «la sécurité et la stabilité des pays du Golfe arabe sont indissociables de la sécurité du Maroc», une menace à peine voilée à l’adresse du Conseil de Sécurité qui, si jamais il était tenté de prendre position pour le Sahara occidental, doit maintenant se rappeler que cela risque de remettre en cause la stabilité de toute la région du Golfe. 
Au lendemain des graves accusations portées par le roi du Maroc contre le Secrétaire général de l’ONU, ce dernier a décidé de répliquer par l’intermédiaire de son porte-parole, Stephan Dujarric, qui a défendu, lors d’un point de presse tenu à New York, l’ «objectivité» et la «neutralité» des proches collaborateurs de Ban Ki-moon. «Leur unique allégeance est à la charte des Nations unies. Ils sont au service du secrétaire général. Et c’est dans ce cadre-là qu’ils prodiguent leurs conseils» à Ban Ki-moon, a précisé le porte-parole, ajoutant que le Maroc et l’ONU avaient négocié durant les dernières semaines une issue à la crise mais qu’actuellement c’est le Conseil de sécurité qui a la main. Il devra se réunir dans trois jours pour débattre du rapport de Ban Ki-moon et annoncer les mesures à prendre. 
A préciser que le Secrétaire général des Nations unies a accablé le Maroc dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, insistant sur un règlement pacifique et mutuellement acceptable du conflit, et soulignant l’impasse dans le processus de négociation en raison de l’obstination du Maroc qui fait fi des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
H. Y. 

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