BRUXELLES – La Commission européenne a rejeté une nouvelle fois les allégations mensongères sur le détournement de l’aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis et la surestimation de leur nombre dans le calcul de l’aide financière fournie par l’Union européenne (UE).
‘‘Il n’appartient pas à l’Union européenne d’effectuer un recensement des réfugiés’‘, a écrit le Commissaire européen chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, Christos Stylianides dans sa réponse à l’eurodéputé Hugues Bayet, connu pour ses liens étroits avec le Maroc.
Selon le Commissaire européen, ‘‘cette question doit être examinée dans le cadre du processus conduit par les Nations unies’‘, assurant que ‘‘l’UE s’abstiendra de toute action qui pourrait compromettre ce processus, mais continue à encourager les parties à rechercher une solution négociée au conflit’‘.
M. Stylianides a réitéré, à l’occasion, le ‘‘soutien sans réserve’‘ de l’UE aux ‘‘efforts déployés par le Secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au conflit au Sahara occidental’‘.
Démenti cinglant aux allégations marocaines
Evoquant la gestion et la fourniture de l’aide humanitaire, le Commissaire européen a apporté un démenti cinglant aux allégations de détournement, ressassées sans cesse et sans aucun fondement par le Maroc lequel persiste dans sa diversion et ses tentatives visant à détourner l’opinion sur la situation d’occupation qu’il exerce sur les territoires sahraouis et la nécessité de reprendre les processus du règlement du conflit conformément aux exigences de la légalité internationale.
‘‘La Commission travaille avec un nombre limité d’organisations partenaires clés, (notamment le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, OXFAM, la Croix-Rouge espagnole) pour garantir la maîtrise totale de l’aide’‘, a-t-il indiqué, soulignant que ‘‘l’aide humanitaire de la Commission n’est ni fournie ni contrôlée par une quelconque autorité politique’‘.
M. Stylianides en veut pour preuve, le renforcement par la Commission du suivi des projets financés par l’UE dans les camps de Tindouf, précisant que 24 missions de contrôle ont été effectuées en 2015 et le personnel humanitaire de la Commission a passé jusqu’à deux semaines par mois dans les camps.
M. Stylianides vient ainsi confirmer les précisions apportées par la vice-présidente de la Commission européenne en charge du Budget et des ressources humaines, Kristalina Georgieva, qui avait affirmé, fin janvier dernier que la Commission européenne participe activement aux réunions de coordination sectorielles qui se tiennent à Alger et à Tindouf sur les aspects liés à la Santé, à l’assistance humanitaire, à l’assainissement et promotion de l’hygiène de l’eau, et à la Sécurité.
Accroitre l’aide de l’UE aux réfugiés sahraouis
La vice-présidente de la Commission européenne avait, d’ailleurs, saisi cette occasion pour appeler les Etats membres de l’Union à accroître leurs efforts en matière de fourniture d’aide aux réfugiés sahraouis.
La présentation en juillet dernier devant le Parlement européen de l’état réel du dispositif de l’aide de l’UE aux réfugiés sahraouis, basé sur plus de 30 rapports d’audit, a contrebalancé les allégations marocaines de ‘‘détournement d’une partie de l’aide européenne destinée aux populations sahraouies dans les camps de réfugiés.’‘
Dans son intervention devant la Commission du contrôle budgétaire au Parlement européen, l’ex-directeur général de l’aide Humanitaire et de la Protection civile (ECHO), le danois, Claus Serensen, a démonté les arguments ‘‘spécieux’‘ de la présidente de la Commission du contrôle budgétaire, l’allemande Ingebourg Grassle, qui avait convoqué la session spécialement pour remettre sur le tapis un rapport daté de 2007 et qui traite de l’aide humanitaire aux réfugiés sahraouis.
L’ex-DG de l’ECHO a présenté le dispositif de contrôle de l’acheminement de l’aide européenne, dispositif qualifié d’extrêmement ‘‘rigoureux’‘ et ‘‘complet’‘, preuve à l’appui.
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