Le secrétaire général de l’ONU a ordonné au service de communication de l’Organisation des Nations unies de diffuser un démenti à une information mensongère distillée par la MAP, l’agence de presse du Makhzen, et relayée par d’autres médias à la solde du Palais. «Une question a été soulevée à propos d’Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario à New York. Une agence de presse a rapporté que les agents de sécurité de l’ONU l’auraient expulsé du siège des Nations unies. Ceci est complètement faux. Aucun incident de ce genre n’a eu lieu», affirme sur un ton ferme et catégorique le secrétaire général de l’ONU, dans sa mise au point au régime marocain qui multiplie les incartades depuis qu’il a été mis au ban de la communauté internationale.
«En tant que représentant de l’une des parties en conflit du Sahara Occidental et aux négociations parrainées par les Nations unies pour aboutir à une solution, M. Boukhari est responsable des relations du Polisario avec les plus hautes instances de l’ONU. Il est détenteur d’un badge valide qui l’autorise à accéder au siège des Nations unies quand il le souhaite», indique encore Ban Ki-moon dans sa réponse cinglante à Mohammed VI. Manœuvres, lobbying, mensonges, menaces, insultes…
Le Maroc, dont le comportement puéril est dénoncé par plusieurs pays, ne sait plus sur quel pied danser. Son ministre des Affaires étrangères s’est déjà fait sonner les cloches à New York, suite à la manifestation organisée par le régime de Rabat contre le secrétaire général de l’ONU, pour avoir dit la vérité sur l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc.
Recevant raclée sur raclée, le Makhzen vient d’essuyer un cuisant échec au Conseil de sécurité où l’ensemble des pays membres de cet organe exécutif des Nations unie a exigé le rétablissement de la Minurso, en attendant d’étendre sa mission à la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Les pays qui ont voté contre le projet de résolution présenté par les Etats-Unis où qui se sont abstenus l’ont fait par refus à ce qu’ils considèrent être un texte insuffisamment intransigeant à l’égard du Maroc et non pas par soutien à ce dernier.
Face à ces fiascos successifs, le Makhzen, au secours duquel ses alliés – la France, l’Egypte, le Sénégal et les pays du Golfe – n’ont pas pu voler, réagit comme une bête blessée, signe que le peuple sahraoui est sur la bonne voie et que son indépendance est proche.
Aux manœuvres dilatoires caduques et aux tentatives de manipulation obsolètes, le Makhzen risque, néanmoins, de recourir à la solution ultime : celle de provoquer un conflit armé. Mais le Front Polisario, qui vient d’effectuer une manœuvre militaire d’envergure, se dit prêt à cette éventualité. Rabat ira-t-il jusqu’à jouer dangereusement avec le feu ? Désormais en quarantaine diplomatique, un tel choix lui serait fatal.
Karim Bouali
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