Lehbib Ould Ali Ould Said Ould Joumani |
Comme par hasard, au moment où la tension entre le Maroc et l’ONU est à son comble à cause de la décision de Rabat d’expulser la composante civile de la MINURSO, le mouvement MUJAO qui se fait appeler maintenant Organisation de l’Etat Islamique au Grand Sahara, apparaît avec un enregistrement vidéo dans lequel il profère des menaces contre le MINURSO.
Le MUJAO se trouve au Mali. Au lieu de menacer les troupes françaises et la MINUSMA qui se trouvent sur terre malienne, il fait une fixation sur la MINURSO qui se trouve dans le territoire du Sahara Occidental. Cette fixation du MUJAO sur tout ce qui a relation avec les sahraouis n’est pas un fait nouveau. D’ailleurs, il a annoncé sa naissance avec l’enlèvement, en octobre 2011 de trois coopérants étrangers qui travaillaient dans les camps des réfugiés sahraouis dans le sud-ouest algérien.
Depuis, le nom est á chaque fois évoqué par ce mouvement terroriste et relayé par le correspondant de l’AFP à Bamako, Serge Daniel, un mercenaire à la solde de Rabat. Tout cela faisait partie d’un plan minutieusement concoté par la DGED marocaine en vue de déstabiliser la région et instrumentaliser la menace terroriste dans l’espoir d’écraser la lutte du peuple sahraoui.
De nombreux communiqués de cette organisation envoyés à Aljazeera, chaîne appartenant au Qatar, pays qui a été accusé de financer le MUJAO. En effet, d’après l’hebdomadaire français « Le Canard Enchaîné« , qui cite une source de la Direction du renseignement militaire français (DRM), l’émirat du Qatar financerait les groupes islamistes qui avaient pris le contrôle du Nord-Mali avant l’intervention de l’armée française.
En tant qu’allié du Maroc, le Qatar participe dans ce complot dont le but est de déstabiliser l’Algérie, principal soutien de la cause sahraouie.
Les armes destinées au MUJAO traversaient le sol du Burkima Fasso, selon une information rapportée par le magazine Jeune Afrique, citant les services de renseignements français. Selon la même source, les responsables français se demandent « comment des camions chargés d’armes pourraient-ils traverser le Burkina sans l’aval des autorités ? ». Le Qatar avait acheté le silence du régime de Blaise Compaoré dont Son ministre des Affaires étrangères, Gibrill Bassolé, est le seul officiel dans l’équation malienne à avoir été reçu par le Mujao et Ansar Edine au nord Mali. Opération facilitée certainement par son conseiller Moustapha Ould Limam Chafi, médiateur en chef dans toutes les négociations concernant les otages européens. Cet homme était le seul qu’Aqmi et MUJAO, qui en réalité était la même organisation, acceptaient de rencontrer et avec qui elles voulaient discuter et il était le seul à bénéficier de la confiance des groupes terroristes.
Après la chute de Compaoré, Chafi s’est exilié au Maroc où sa famille se trouvait déjà depuis quelque temps.
D’aucuns ont remarqué que les opérations terroristes menées par ce groupe ne ciblaient que l’Algérie : attaques contre des unités de la Gendarmerie à Tamanrasset et à Ouargla, attaque et enlèvement des diplomates algériens à Gao (Mali), exigeant des rançons pour leur libération.
La flagrante complicité avec les services secrets du Maroc était évidente lorsqu’ils ont menacé d’enlever Mme Kerry Kennedy au moment de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis en 2012. Cette complicité marocaine a été dénoncée par les découvertes de l’Armée française dans la Vallée de l’Ametei au Nord du Mali dévoilées par l’emission Envoyé Spécial du 17 octobre 2013 et dont la vidéo a disparu de la toile sous instigation des autorités du Maroc.
La menace récente contre la MINURSO a été précédé d’une autre menace dirigée aux sahraouies.
Une vidéo posté sur Youtube par le dénommé Said Zalmat appelle les marocains à se préparer pour combattre les « ennemies de l’intégrité territoriale » en allusion aux sahraouis et aux algériens au même temps qu’il brûle les drapeau de l’Algérie et de la RASD.
Le scénario monté à la daéchienne de cette vidéo rappelle une autre vidéo qui proférait des menaces contre l’Espagne, un autre pays concernée directement par la question du Sahara Occidental.
Il y a lieu de rappeler que le porte-parole du MUJAO dénommé Abou Adnan s’appelle, en réalité, Lehbib Ould Abdi Ould Saïd Ould Joumani, de la richissime famille des Joumani, originaire d’El Aaiun. Il est né et a grandi sous la colonisation marocaine. Dans les années 1990, il rallié le Front Polisario. Sous les ordres de la DGED marocaine? Rien n’est impossible. En tout cas, ce qui est clair, c’est que ces cibles sont toujours algériennes et sahraouies. Les menaces destinées au Maroc visent à faire de la diversion.
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