L’Algérie appelle à réviser «l’acte constitutif de l’UMA»

Tout en appuyant la question du Sahara occidental et la stabilité en Libye 
L’Algérie appelle à réviser «l’acte constitutif de l’UMA»
Les travaux de la 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA), à laquelle l’Algérie a pris part, représentée par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, se sont clôturés hier, à Tunis. Cette session qui devait se pencher sur une évaluation objective et globale du bilan de l’action maghrébine et les moyens de la renforcer pour relever les défis et répondre aux aspirations des peuples de la région, a également été une occasion d’approfondir la concertation et la coordination entre les pays membres de l’UMA concernant les questions politiques, régionales et arabes d’intérêt commun. Elle a été également l’occasion pour l’Algérie de réitérer sa proposition de revoir le système, les structures et l’acte constitutif de l’UMA mais aussi de rappeler que la question du Sahara occidental est une affaire de décolonisation. A ce propos justement, en marge des travaux de la rencontre, M. Messahel a tenu à réaffirmer la position de l’Algérie à l’égard de la question du Sahara occidental qui constitue «une affaire de décolonisation» et une question qui «relève de l’ONU», ajoutant que «que toutes les résolutions onusiennes affirment qu’il s’agit d’une question de décolonisation inscrite sur la liste des pays non autonomes depuis 1963, qui sera traitée sur cette base». Sur la Libye, le ministre, qui a estimé que les pays du Maghreb doivent soutenir ce pays, a exprimé le souhait que Tripoli abrite dans les semaines à venir la prochaine session des pays du voisinage. «Le plus important aujourd’hui est la sécurité et la stabilité de la Libye», a déclaré M. Messahel pour qui le transfert à Tripoli du conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale libyen «est le couronnement des efforts de l’Algérie en faveur d’une solution politique pacifique». Le ministre a également réitéré, dans son discours à l’ouverture des travaux, «la disponibilité de l’Algérie à œuvrer de concert avec les institutions libyennes pour relever tous les défis politiques, sécuritaires et économiques et relancer les mécanismes de coopération entre les deux pays. De même que son engagement à continuer à soutenir ce pays frère», affirmant que c’est «le couronnement des efforts que l’Algérie n’a eu de cesse de consentir en faveur d’une solution politique pacifique à même de réaliser la sécurité et la stabilité en Libye et dans les pays voisins». M. Messahel a appelé les partenaires internationaux à soutenir ce gouvernement et a également réaffirmé le soutien constant de l’Algérie aux efforts de l’envoyé du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Martin Kobler, pour faire avancer le processus de règlement politique et conforter les acquis réalisés et les efforts onusiens en faveur de la stabilité et la sécurité dans l’espace régional et arabe. Revenant sur l’Union du Maghreb arabe, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabe a appelé à entreprendre «rapidement un processus de réforme véritable qui passe par une modernisation globale des structures, la révision des mécanismes et du mode de fonctionnement». Il s’agit, a-t-il poursuivi, de «réviser tous ses instruments juridiques y compris l’acte constitutif de l’UMA». «L’UMA doit emboîter le pas aux autres ensembles régionaux qui ont réussi», a estimé M. Messahel qui affirme que «la situation ne prête pas à optimisme» d’où, a-t-il dit, «l’urgence de redoubler d’efforts et de rattraper le temps perdu afin de concrétiser les objectifs qui sont la raison d’être de l’UMA». Le ministre a rappelé le contexte régional critique et les «menaces sécuritaires inédites» qui pèsent sur la région avec, «en tête, la prolifération du terrorisme et du crime organisé». «La réponse à ces menaces reste tributaire de la capacité des pays de l’UMA à s’adapter aux mutations régionales et internationales et l’intensification de leur coordination dans le cadre d’une stratégie maghrébine globale qui tienne compte des dimensions sécuritaire et de développement et consacre les valeurs de modération», a encore soutenu M. Messahel, invitant les pays du Maghreb à une action commune qui consacre le concept d’intégration économique sur la base d’une approche pragmatique graduelle en prélude à une action régionale commune. L’appel lancé par M. Messahel a été partagé par les participants, qui ont également mis l’accent sur la nécessité de poursuivre l’action commune pour la consolidation de l’édifice de l’UMA, en vue de faire face aux risques menaçant la région dont le terrorisme. «La recrudescence des menaces sécuritaires, les nombreux défis transfrontaliers dus à la propagation du terrorisme, au trafic d’armes et de drogue et la situation financière difficile imposée par la crise économique mondiale exigent des pays de l’UMA d’unifier leurs rangs et de conjuguer leurs efforts», a indiqué d’ailleurs, le Secrétaire général sortant de l’UMA, Lahbib Benyahia. Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui, a exprimé, pour sa part, l’attachement de son pays à l’UMA «en tant que choix stratégique», appelant à œuvrer avec les pays de l’UMA à «impulser un nouveau souffle au processus maghrébin de façon à répondre aux aspirations des peuples de la région». Le délégué du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Siyala, a salué les efforts des Etats de l’UMA et leur soutien au rétablissement de la sécurité et de la stabilité en Libye, appelant à la nécessité d’intensifier l’action commune entre les pays de l’UMA. La ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération chargée des Affaires maghrébines, africaines et des Mauritaniens établis à l’étranger a indiqué que les défis imposés par les situations régionales et internationales exigeaient des pays de l’Union davantage d’efforts pour faire face aux risques et réaliser les aspirations des peuples de la région. La ministre déléguée auprès du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida, a souligné la nécessité de conjuguer les efforts des pays de l’UMA notamment dans le domaine économique.
H. Y./APS

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