C’est dire si les statuts de l’instance sont caducs puisque 27 ans après, on en est au même statu quo ante.
Le Tunisien Taïeb Baccouche a été nommé nouveau secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe en succession à Habib Ben Yahia à la faveur de la 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui s’est tenu à Tunis, jeudi dernier. Cette décision a été approuvée à l’unanimité par les participants, à savoir le ministre tunisien des Affaires étrangères Khemaïes Jhinaoui, le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères Mohamed Tahar Sayala, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel et de l’ancien secrétaire général de l’UMA, Habib Ben Yahia. Cet ancien secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), qui fut également ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement entre le 17 janvier et le 24 décembre 2011 (successivement aux gouvernements Mohamed Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi) puis, ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement Essid, de février 2015 à janvier 2016, connaît bien les rouages et les missions toutes platoniques de cette instance qui est maintenue contre vents et marées, pour sa symbolique.
Les participants aux travaux de cette 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) «ont mis l’accent sur la nécessité de poursuivre l’action commune pour la consolidation de l’édifice de l’UMA, en vue de faire face aux risques menaçant la région dont le terrorisme», comme l’a rapporté l’APS.
Mais le message essentiel est intervenu, la veille même de la réunion, lorsque Abdelkader Messahel a évoqué une proposition de l’Algérie qui souhaite la révision du système et des structures de l’Union du Maghreb arabe (UMA), insistant sur la nécessité de l’adapter aux mutations en cours et de lui permettre de relever les défis régionaux et internationaux actuels.
La région qui a connu d’importants bouleversement, depuis 2011, avec le soi- disant printemps arabe, et fait face à plusieurs maux tels que le terrorisme, la migration clandestine et le trafic de drogue, attend, depuis deux décennies au moins, la concrétisation des objectifs initialement assignés à l’UMA qui, c’est certain, avait suscité une attente et une aspiration majeures des peuples concernés.
C’est dire si les statuts de l’instance sont caducs puisque, 27 ans après, on en est au même statu quo ante, alors que les mutations ont été nombreuses, aussi bien pour le Maghreb lui-même que pour les relations internationales dans leur ensemble.
Relancer l’UMA est d’ailleurs une utopie, dans le contexte actuel, si ce n’est à travers l’approfondissement des échanges économiques entre les trois pays qui tentent de ramer à contre-courant, à savoir l’Algérie, la Tunisie et la Libye, les deux autres membres ayant en quelque sorte fait sécession par leur politique de la chaise vide, leurs visées latentes étant de saboter systématiquement tous les efforts qui contribuent à revitaliser une UMA condamnée à souffrir de l’offense faite au peuple sahraoui avec la bénédiction de l’ancienne puissance coloniale française.
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