C’est à 12h30, hier, que la dépouille du défunt Mohamed Abdelaziz, président de la Rasd et secrétaire général du Front Polisario, est arrivé à l’aéroport Commandant-Ferradj de Tindouf, transportée à bord d’un avion de la compagnie nationale Air Algérie.
Pour les honneurs, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le chef des armées, Ahmed Gaïd Salah, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel et le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni; présents sur le tarmac aux côtés des autorités locales de la wilaya de Tindouf, civiles et militaires. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, lui, portait le message du chef de l’Etat, qu’il a remis au président sahraoui par intérim Khatri Addouh, au cours d’une audience qui s’est déroulée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Quelque temps auparavant, le président du Conseil de la nation s’est recueilli à la mémoire du président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario. Le corps diplomatique accrédité était également présent. 64 représentants des 84 Etats qui ont reconnu la République sahraouie. Ils sont après tout venus enterrer un chef d’Etat. Drapé de l’emblème sahraoui, le cercueil a été descendu de l’avion et transporté par les éléments de la Protection civile jusqu’au seuil du salon d’honneur, où une ultime cérémonie de recueillement lui a été rendue et la fatiha récitée. Un cortège funéraire est constitué et s’ébranle à Hassi Rabouni, qui tient lieu de siège de la présidence de la République sahraouie, à 23 km de l’aéroport de Tindouf. Sur place, le cercueil du défunt est porté par les militaires sahraouis, accompagnés de femmes cadres du Front Polisario. Le chagrin et l’émotion se lisaient sur les visages. «Oh martyr, repose en paix, à la lutte, il n y aura pas d’alternative», «nous allons poursuivre le combat jusqu’à l’obtention de l’autodétermination», criait-on dans la foule qui s’est amassée autour du cercueil, résumant le combat d’un peuple qui aspire à une indépendance qui lui a été confisquée depuis 40 ans. L’hymne national sahraoui retentit, ainsi que le fameux «One, Two, Three, viva l’Algérie»; également entonné comme un message de reconnaissance au soutien apporté par l’Algérie à la cause sahraouie depuis les premiers instants de l’invasion marocaine.
Le cercueil devait sillonner les cinq camps de réfugiés de la région « afin que les citoyens n’ayant pu, pour une raison ou une autre, faire le déplacement jusqu’à la présidence sahraouie, puissent rendre un ultime hommage au martyr de toute une cause, qu’est la nôtre», nous confie un membre du secrétariat national du Front Polisario.
Ce même responsable a d’ailleurs assuré que la dépouille devrait être transportée par un hélicoptère à Bir Lahlou où Mohamed Abdelaziz, décédé mardi dernier à l’âge de 68 ans suite à une longue maladie, sera inhumé. Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario avait laissé pour testament à son peuple : la poursuite de la lutte pour l’indépendance de son pays. «Nous faisons certes nos adieux au chef, au guide, notre défunt président Mohamed Abdelaziz, mais son esprit restera toujours avec nous à travers son engagement pour son peuple et pour son pays», disait Khatri Addouh, qui résumait, en ces termes, la teneur de ce legs.
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