Le Sahara occidental pleure son Zaïm

Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les membres les plus importants de son gouvernement avaient fait le déplacement spécialement d’Alger pour la circonstance.
Décédé mardi dernier aux Etats-Unis, le corps du président Sahraoui Mohamed Abdelaziz a été rapatrié hier. Il était 12h31, quand le Boeing 737 flambant neuf d’Air Algérie a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Tindouf. A son bord, le corps du leader sahraoui et ses proches, mais aussi le coeur du dernier peuple colonisé d’Afrique. La veuve d’Abdelaziz qui descend en premier de l’avion ne pouvait contenir ses larmes en voyant l’hommage qu’a réservé l’Algérie à son défunt mari. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les membres les plus implorants de son gouvernement avaient fait le déplacement spécialement d’Alger pour la circonstance.
Tout comme le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP Ahmed Gaïd Salah, mais aussi le DG de la Protection civile, le colonel Lahbiri. Nos pompiers ont sorti le cercueil de l’appareil traversant le long tapis rouge pendant que nos soldats ont présenté les armes au défunt, avant que le cercueil ne soit enveloppé dans l’emblème national sahraoui. Le nôtre était en berne! Une oraison funèbre a été prononcée par un imam, lequel a récité la Fatiha. La cérémonie n’aura duré que quelques minutes. Mais elle aura été à la hauteur d’un grand chef d’Etat. L’émotion était palpable sur les visages tristes des responsables sahraouis mais aussi algériens.
L’ambulance qui transportait le corps de Mohamed Abdelaziz s’est ensuite ébranlée pour s’engouffrer dans les ruelles de Tindouf et rejoindre le camps des réfugiés sahraouis. Tout au long du chemin, des véhicules immatriculés «SH» ont quitté leurs territoires pour dire «Adieu» à leur «Zaïm» qui devait rejoindre le terrain où il a tant combattu. Les larmes inondaient les visages de ces hommes, femmes et enfants.
A l’arrivée devant le siège de la Présidence sahraouie où le corps devait être exposé pour une veillée funèbre, il a eu du mal à se frayer un chemin pour entrer dans ce bâtiment officiel, tellement il y avait une foule nombreuse qui attendait pour voir une dernière fois celui qui représente leur lutte nationale. Des «Mohamed Abdelaziz, la lutte va continuer», ou encore «nous sommes un peuple qui ne va pas mourir», étaient scandés par une foule en délire. Les «one, tow, three viva l’Algérie», étaient aussi de la partie en reconnaissance pour le soutien de notre pays aux peuples opprimés en général et la cause sahraouie en particulier.
Vers 14h, le corps a été exposé à Rabouni, siège de la présidence de la Rasd, dans une ambiance des plus émouvantes. Les huit ambassadeurs et 60 représentants de pays qui reconnaissent le Sahara occidental se sont succédé pour jeter un dernier regard sur le corps du défunt et présenter les condoléances officielles de leurs pays respectifs aux Sahraouis. A 16h, c’est au tour de la délégation algérienne de faire de même. Elle était composée de Bensalah, Gaïd Salah et Sellal, mais aussi du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Ramtane Lamamra, du ministre des Affaires maghrébines africaines, et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel, du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni.
L’arrivée des représentants algériens a été saluée par la foule qui est restée pendant des heures aux abords de la Présidence et ce, malgré la chaleur suffocantes. Dès la tombée de la chaleur, un défilé a été organisé dans la soirée. Le cortège funèbre a fait le tour des camps de réfugiés sous les pleurs et les cris d’un peuple qui avait perdu son «chef», mais pas son combat…Mohamed Abdelaziz, ce guerrier doit retrouver ce matin la terre pour laquelle il a sacrifié sa vie.
Il doit être enterré à Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara occidental. Tout un symbole pour un peuple qui est déterminé à honorer sa mémoire en libérant totalement on pays de l’emprise du colon marocain…

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