Il semble bien que pour le député FLN, Wahid Bouabdallah, pour ne pas le nommer, le mois sacré du Ramadhan n’est pas propice à la sérénité, à la piété et au calme.
Il est vrai que le personnage, qui a été un gestionnaire calamiteux aux postes successifs de responsabilité qu’il a occupés, est un invité régulier d’un site électronique, où il s’impose au moins une fois l’an pour « disserter » sur tout et rien. Mais le plus grave pour ce député rebelle et controversé, qui n’hésite pas à critiquer au passage le premier responsable du parti FLN, qui l’a investi pour la députation, est qu’il récidive en s’ingérant gravement dans la politique extérieure de l’Algérie, comme il l’a fait alors qu’il dirigeait la compagnie nationale Air Algérie, en s’attaquant gravement à l’Iran, et en refusant d’envisager l’ouverture d’une ligne directe Alger-Téhéran, au motif que l’Iran utiliserait ses aéoronefs pour faire du prosélytisme. 0n laissera le lecteur juge de telles énormités avancées dans les déclarations au même site électronique où le député Bouabdallah que l’on entend pas beaucoup au Parlement a ses habitudes. Des déclarations qui ont précipité son écartement de la DG d’Air Algérie.
Ainsi, dans sa dernière livraison à ce site, il donne son avis sur le projet de loi visant à museler les militaires à la retraite, critique Amar Saâdani et, pour ne pas être en reste, défend mollement le général Toufik. Comme si ce dernier avait besoin d’un avocat zélé pour le remettre à nouveau sous les feux de l’actualité. Ne parlons pas de Chakib Khellil, qu’il accablait en termes sybillins dans des déclarations en mars 2016 à un quotidien arabophone, dont la vente fait polémique. Dans ces déclarations Bouabdellah pensait que les affaires Sonatrach et autoroute Est-Ouest “ne peuvent pas être sans fondements”. « Sans quoi, affirmait-il, ce serait insulter la justice algérienne qui a traité de ces deux dossiers ».(…) Sur la « réhabilitation » de l’ancien ministre de l’Énergie le député FLN, critiquant au passage son chef de parti estimait alors qu’il y avait un « problème » pour mener cette réhabilitation “des zones d’ombre entourent toujours le dossier”. Il citait, alors, le projet de réalisation du gazoduc GR2, et s’interrogait sur l’octroi du marché à Saipem, alors que l’offre de Cosider était trois fois moins coûteuse. “Pourquoi Chakib Khelil n’a-t-il pas appliqué le principe de préférence nationale au profit de Cosider qui allait réaliser le projet dans les délais, et selon les normes requises ?”, se demandait aussi celui qui a dirigé Cosider.
Sur le retour de Khelil au pays, il l’enfonce plus qu’il ne le défend, et se demande si l’on n’a pas « voulu l’exfiltrer pour qu’il ne parle pas ? « Est-ce qu’il est revenu pour aider l’Algérie sur le plan technique? J’en doute », estime celui qui a réponse à tout. » Est-ce qu’il est revenu parce qu’on estime qu’il a été victime d’une bavure? Personne n’a de réponses à ces questions. Mais je suis convaincu que le Président reste au-dessus de ces petites aventures. Des personnes anticipent et pensent que cela va lui plaire. Tout cela n’est que mise en scène » , affirme-t-il, le plus sérieusement du monde.
Il revient par ailleurs à son dada préféré les relations algéro-marocaines, revendique sa naissance au Maroc et parle affectueusement de Mohammed VI, « digne héritier » de son grand père, en des termes que ne renierait pas la propagande marocaine et les sites électroniques du secrétaire particulier de M6, dont la vocation est d’attaquer l’Algérie et de traîner ses dirigeants dans la boue.
Mais relevons quelque énormités sur ce souverain « adoré » par des sujets qu’il ruine au profit de sa cassette personnelle comme le révèlent des journalistes marocains exilés mais qui interviennent régulièrement sur les réseaux sociaux pour dénoncer le comportement d’un roi il est vrai très « rock and roll « . Un souverain qui s’est absenté de son pays en 2015 pas moins de 255 jours pour des vacances le plus souvent dans des lieux paradisiaques et dans ses somptueuses résidences en France notamment.
Alors et « au risque « de nous » surprendre », le député Bouabdallah, nous « confirme » que Mohammed VI « est un roi qui aime son pays. Il est très accessible et se promène seul. Les gens l’accostent et ça ne l’énerve jamais » , (…) n’en jetez plus, la corbeille de roses de Kalaat Mgouna est pleine. Il est vrai que M6 qui a démultiplié la fortune royale depuis son accession au trône ne peut qu’aimer un pays vampirisé mais ou il vit très peu, si ce n’est pour de courts séjours en raison de charges obligatoires nécessitant sa présence. Le reste du temps il se repose, sur celui que les journalsites marocains lucides forcés à l’exil surnomment, le « vice roi », son secrétaire particulier Mounir Majidi et sur son cabinet noir ou figurent en bonne place ses anciens condisciples du collége royal .
Quant au « travaux d’Hercule » d’un souverain absent on reste dubitatif quand on sait le niveau de pauvreté de millions de marocains. Le député Bouabdallah, qui n’a pas brillé par le génie de sa gestion la où il est passé au point ou il a été remercié sans ménagement de son dernier poste avant de se lancer dans la députation, aime bien cracher dans la soupe et affirme péremptoire : »Chez nous, on utilise beaucoup le « bendir » mais les résultats tardent à venir. » On aura remarqué la pique perfide en direction de celui qui est son patron Amar Saâdani. Mais d’autres suivent. Ainsi lorsqu’il affirme : « Si vous jetez un coup d’œil sur les CV des ministres du gouvernement et les capitaines d’industries, cela va vous faire rougir » (…). Aux dernières nouvelles, celui qui a juste un diplôme de programmeur informatique n’est pas devenu diplomé des grandes écoles par correspondance ou par un tour magique ? Mais celui qui n’est pas à une contradiction près et qui » défend Mohammed VI » parce que il » pense sincèrement qu’il est bon, qu’il est près de son peuple et que ce dernier l’aime », estime cependant que le président Bouteflika » est proche de son peuple d’une autre manière. »
Comme à son habitude le député Bouabdallah ne craint pas de s’aventurer en des domaines qui lui sont étrangers parle pêle-mêlé et dans un parfait amalgame, du Sahara occiental des relations algéro-marocaines, de décolonisation, des expulsions massives de Marocains et de biens d »Algériens spoliés. » On nous a enlevé nos terres et nos biens. Il y a eu des expulsions en masse ». Alors et puisque Boubdallah n’hésite a singulariser ses malheurs que ne saisisse t-il pas au roi M6 du royaume enchanté, pour que dans sa grande bonté il le rétablisse dans ses droits. Rappelons tout de même au député qui se pique de diplomatie et de relations internationales que le président Bouteflika n’a pas hérité du problème du Sahara occidental. Une question de décolonisation contrariée par le Hassan II-zappé au passage par Bouabdallah -pour consolider son trône .N’en déplaise au député qui se fait un piètre relais de la propagande marocaine, l’Algérie et son Président n’ont pas et n’ont jamais eu l’intention de « régler » une question du seul ressort des Sahraouis dont la justesse de la cause se fonde sur un principe qui a couronné notre lutte de libération : le droit imprescriptible et inaliénable à l’indépendance. Quant à l’organisation du référendum renvoyons le député aux modalités du plan Baker dument accepté par le Maroc et son engagement solennel auparavent au sommet de l’OUA à Nairobi, d’accepter comme l’exigeaient l’Onu et l’Oua le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui .
Cerise sur le gâteau le député Bouabdallah dédouane le Maroc- premier producteur mondial de haschish selon des institutions internationales spécialisées- sur la production massive de drogue et ses implications dans l’économie marocaine. Il pense que » la drogue provient du Maroc (parce que )l’offre existe parce qu’il y a une demande. À qui la faute ? Ni à l’un, ni à l’autre. La mafia n’a pas de frontières. Je doute que ce soit une opération du gouvernement marocain « .
On se perd en conjonctures sur les déclarations de ce député et sur leur timing au moment ou le peuple sahraoui en deuil pleure la disparition de son grand leader le défunt président Mohamed Abdelaziz.
MOKHTAR BENDIB
Be the first to comment