Adoptant le projet de règlement intérieur de la commission en charge de préparer le congrès extraordinaire du Front Polisario, dimanche dernier, pour l’élection de son secrétaire général, suite au décès du martyr Mohamed Abdelaziz, le Secrétariat national du Front Polisario a annoncé, par ailleurs, la tenue dudit congrès, les 8 et 9 juillet prochains, sous le slogan «Force et détermination pour imposer l’indépendance et la souveraineté».
L’ajournement incessant de l’exercice du droit légitime et incontournable du peuple sahraoui à l’autodétermination, que lui confèrent l’esprit et les textes de la Charte des Nations unies (ONU), et la crédibilité de l’ONU, dont celle de son Conseil de sécurité mise (sa crédibilité) à l’épreuve, suite à l’expulsion par les autorités coloniales marocaines, des territoires sahraouis occupés, du segment politique du personnel de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), nourrissent considérablement l’indignation du peuple sahraoui, qui a «fait preuve d’une patience à toute épreuve, et reste attaché à la lutte armée quoiqu’elle lui en coûtera», comme souligné par le chef de la diplomatie de la République sahraouie, Mohamed-Salem Ould-Salek. Le Royaume chérifien acculé par la décision du Conseil de sécurité, dans sa résolution d’avril dernier, lui accordant, jusqu’à fin juillet prochain, délai fixé pour voir le retour du personnel du segment politique de la Minurso, dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine, mise sur le gain du temps, avec le soutien de son allié principal dans sa colonisation, la France. Celle-ci qui, depuis la décision de justice de la Cour européenne (JCUE), annulant l’accord agricole UE-Maroc, en violation du Droit international, car incluant le Sahara occidental, n’a cessé de manœuvrer, faisant pression sur la CJUE pour revenir sur sa décision, en prévision du procès en appel, dont la première séance, consacrée aux plaidoyers, se tiendra le 19 juillet prochain. Un appel qui revêt, selon les parlementaires européens, les avocats du Front Polisario et les juristes, un caractère politique. La décision de justice, prononcée le 10 décembre dernier, coïncidant avec la célébration de la Journée internationale des droits de l’Homme, a été un acquis à plus d’un titre. Outre que cette décision ait été conforme au Droit international, pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU, elle reconnaît la légitimité du Front Polisario à être le seul et unique représentant du peuple du Sahara occidental, rejoignant, ainsi, outre les Nations unies amis, aussi les autres pays à travers le Monde, reconnaissant la légitimité de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Autre position exprimée, rappelant pertinemment le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination et le statut de force occupante de la présence du Maroc au Sahara occidental, depuis 1975, a été celle du Comité de décolonisation de l’ONU. Son président, le représentant du Venezuela, Rafaël Darío Ramírez Carreño, a réaffirmé, en effet, lundi que le Front Polisario «demeure le seul représentant du peuple sahraoui, selon les Résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies», mettant en échec la tentative de la délégation marocaine de violer le Droit international. Le représentant du Venezuela a demandé au Comité de décolonisation le rejet de la demande d’audition d’un des membres de la délégation du Royaume chérifien, au motif qu’elle constitue «une violation des Résolutions pertinentes de l’Assemblée générale». En lui rappelant que la position des instances et des organismes de l’ONU «est claire», le diplomate vénézuélien souligne, dans sa réponse, que le Comité de décolonisation «n’étant pas habilité à modifier les Résolutions de l’Assemblée générale» lesquelles reconnaissent «le Front Polisario, comme l’unique et légitime représentant du peuple sahraoui», a précisé Rafaël Darío Ramírez Carreño. Insistant plus loin dans sa réponse, à la délégation marocaine, qui venait d’être rappelée à l’ordre, à «respecter les règles et les Résolutions en vigueur», a-t-il dit, ne manquant pas d’ajouter, qu’«on semble utiliser tous les moyens et toutes les méthodes pour saboter une réunion», a-t-il lancé à l’adresse de la délégation marocaine. Par ailleurs, le Parlement de la province espagnole de Navarre vient de demander au gouvernement central espagnol «d’exhorter» les autorités marocaines d’enquêter sur l’assassinat du jeune sahraoui Mohamed-Lamine Haidala. Dans une déclaration approuvée à l’unanimité, lundi dernier, le Parlement de Navarre a réaffirmé «son soutien à la militante sahraouie Takbar Haddi (mère du défunt jeune Sahraoui, ndlr) qui lutte activement pour que justice soit faite au sujet de l’assassinat de son fils Mohamed-Lamine Haidala», par les autorités coloniales marocaines. Pour rappel, le défunt est décédé, le 8 février 2015, après qu’il eut été agressé, huit jours plus tôt, par des colons marocains dans la ville d’El-Ayoune occupée. Depuis cette date, sa mère œuvre pour obtenir de l’aide et le soutien des municipalités espagnoles, afin de pouvoir récupérer la dépouille de son fils en vue d’effectuer une autopsie «indépendante» en Espagne, pour que justice soit faite, sur l’assassinat odieux de Lamine Haidala.
Karima Bennour
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