Par Larbi Chaâbouni
Faut-il pompeusement présider le Comité El Qods, oublié de tous et tristement abandonné, pour mieux occuper la terre arabe sahraouie ? Le paradoxe marocain est l’expression concrète de la dérive monstrueuse de la Oumma sans âme, sans repères, ni idéaux. Une Oumma qui s’adonne à la forfaiture sahraouie, malheureusement bénie par certains pays arabes, et se livre à grande échelle à cette guerre de reconquête néocoloniale par procuration aussi ravageuse que ruineuse pour les grands pôles civilisationnels, la Syrie et l’Irak notamment.
Une Oumma déchue de son passé glorieux et impuissante à s’imposer en partenaire crédible dans l’avènement du nouvel ordre mondial. Au Sahara occidental, la décolonisation confisquée rend tragique la vie en exil d’un peuple coupé des siens par « le mur de la honte » et partageant les dures conditions de la survie dans les camps. Sous les 50°C, le Ramadhan de l’exil à Boujdour, Smara, Ousserd, Laâyoune et Dakhla accentue les souffrances dans le dénuement et les rigueurs d’un environnement difficile.
Les risques de déshydratation et d’hypoglycémie s’aggravent considérablement et mettent les ONG médicales présentes dans les camps en état de vigilance totale. Près de 30% pour les enfants de moins de 5 ans et de 50% pour les femmes enceintes, disent les enquêtes effectuées sur le terrain par les ONG humanitaires.
En outre, les risques de la malnutrition et de l’anémie sont présents. La survie est au quotidien. En l’absence de la solidarité arabe, pourtant espérée de longue date, la dépendance à l’aide étrangère est la seule bouffée d’oxygène de ce peuple fier qui se revendique des valeurs perverties de l’arabité et de l’islamité.
La main tendue algérienne est l’exception notable. Les besoins sont immenses. Une enquête nutritionnelle, publiée en mai 2013 par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM), donne un aperçu sur le déficit nutritionnel. La carence en fer est la cause la plus courante de l’anémie suscitée également par d’autres carences en acide folique, vitamine B12 et vitamine A.
La diversité du panier alimentaire, apportant en moyenne l’équivalent de 2.020 kcal, soutenu par d’autres acteurs, l’Oxfam en particulier, permet de pallier la malnutrition des familles sahraouies. Dur, dur, dur le Ramadhan de l’exil d’un peuple privé de sa terre et de son droit à la liberté.
L. C.
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