SON HOMMAGE À L’ALGÉRIE A FAIT MAL
Caroline Kennedy sonne le Makhzen
L’inattendu et ô combien émouvant message de solidarité adressé par la fille de l’ancien président américain, John-Fitzgerald Kennedy, et par ailleurs ambassadrice des Etats-Unis à Tokyo, est tombé comme un couperet sur la tête des dignitaires du makhzen. C’est la première fois en effet qu’un ambassadeur américain en exercice se fende d’un message aussi sympathique mais surtout engagé en faveur de l’Algérie à l’occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance.
En rendant un hommage appuyé au combat de l’Algérie, Caroline Kennedy a fait deux «victimes». Il y a d’abord la France qui est l’ancienne puissance coloniale de l’Algérie, il y a ensuite le Maroc qui passe pour être le chouchou de la diplomatie américaine. A Rabat en tout cas, c’est comme cela qu’on a interprété le message inédit de la fille de l’illustre président des Etats-Unis. Et c’est à l’un des perroquets du roi, payé en dollars pour ses services de lobbyiste qu’est échue la mission de «répondre», à Caroline Kennedy.
Peter Pham qui officie au think tank “Atlantic Council”, s’est ainsi interrogé à quelle fin Caroline Kennedy s’est-elle exprimé en faveur de l’Algérie, suggérant qu’elle n’aurait pas respecté les usages diplomatiques voire qu’elle n’a rien d’une diplomate. «Le message vidéo de l’ambassadrice des Etats-Unis au Japon dans lequel elle tresse des louanges au régime algérien, à l’occasion de la fête nationale de l’Algérie, relève d’un acte bizarre et sans précédent dans les annales diplomatiques américaines» a asséné à l’agence officielle du Makhzen, MAP, ce fameux Peter Pham. Et d’ajouter : «Il est manifestement inhabituel, sinon entièrement sans précédent, qu’un ambassadeur américain accrédité dans un pays donné adresse des messages de félicitations à un autre pays qui se trouve à l’autre bout du monde.» Le lobbyiste américain a donc servi la littérature que le makhzen veut entendre, espérant sans doute que le département d’Etat intervienne pour désavouer Mme Caroline Kennedy.
Tel père, telle fille
Or, est bien clair que dans son message vidéo, l’ambassadrice a juste rappelé les positions de son illustre père engagé à partir du Sénat puis de la Maison-Blanche, en faveur de la lutte des Algériens pour le recouvrement de leur liberté. Faut-il rappeler que c’est John Kennedy qui avait accueilli le président Ben bella au bureau oval juste après l’indépendance de l’Algérie. Sa fille Caroline n’a donc rien renié des idées, elle qui demeure attachée aux combats pour les causes justes dont notamment celui du peuple sahraoui qu’elle partage avec passion. Et c’est justement son soutien indéfectible à la cause sahraouie et son hommage au combat de l’Algérie qui donne des migraines au makhzen, craignant un lâchage diplomatique de l’oncle Sam. Le lobbyiste de service ne s’est d’ailleurs pas empêché de s’interroger : «Par cet acte, l’ambassadrice Kennedy cherche-t-elle à forcer la main aux décideurs à Washington?». C’est dire…
Hamid Merakchi.
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