Des infos inédites sur les raisons de la rupture entre Rabat et Nouakchott

Détails révélés pour la première fois au public sur la « réunion de rupture » entre Rabat et Nouakchott 
La réunion du 12 décembre 2015 s’est avérée le pire jour de l’histoire des relations mauritano-marocaines. Le président a. soudainement, mis à fin la réunion, après avoir critiqué la provocation du gouvernement marocain au même temps qu’il réaffirmait son refus de toute négociation sur La Güera.
Selon les sources de Zahra Chingueti, la présidence mauritanienne a reçu une demande sur un message urgent que le ministre des affaires étrangères Salaheddine Mezouar devait remettre au président sans dévoiler son contenu.
Mais la surprise se trouvait dans la composition de la délégation et le contenu de la lettre.
Le gouvernement a envoyé Mezouar à la tête d’une délégation des renseignements extérieurs et des forces armées composée de:
1- Le Général Bouchaib Arroub, Inspecteur Général des forces armées et chef de la Zone Sud.
2- Le Directeur des Renseginements Extérieurs Yassine Mansouri
3 – Abderrahmane Benomar, ambassadeur du Royaume du Maroc en Mauritanie
Le président a été étonné par le contenu du message. Le ministre Salaheddine a demandé des explications au hissement du drapeau mauritanien dans la localité de La Güera affirmant qu’il s’agit d’un territoire marocain et la présence du drapeau mauritanien est inacceptable et le gouvernement mauritanien est prié de prendre les mesures convenables.
Les paroles de Salaheddine ont provoqué la colère du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz qui a considéré la participation d’un chef de l’armée marocaine dans une rencontre politique comme une menace claire adressée au gouvernement mauritanien. Il a réïtéré que la Mauritanie est responsable de l’administration de La Güera et de la situation qui y prévaut et elle a le droit de prévoir les mesures nécessaires pour la protection de son armée et que la région est devenue un point de transit des organisations criminelles et des trafiquants de drogue, ce qui est fortement rejetté par Nouakchott.
Le président, furieux par le message inattendu, a rappelé à ses hôtes qu’ils devraient plutôt s’intéresser aux drapeaux qui sont hissés à Dakhla (les drapeaux des sahraouis) plutôt qu’à la ville de La Güera dont la protection est confiée à l’armée mauritanienne!
La réunion a été conclue sans aucun accord en dépit du débat qui a eu lieu sans l’intervention d’aucun membre de la délégation mauritanienne présente dans la réunion.
Cette réunion est le prélude d’une rupture entre Nouakchott et Rabat après une période de mauvaise entente en raison de la divergence de vision sur plusieurs dossiers régionaux, le Sahara Occidental à leur tête.
La région de La Güera, qui est très proche de la capitale économique Nouadhibou est considéré comme une localité que le gouvernement mauritanien a refusé de quitter en 1981 malgré que son statut est reconnu en tant que territoire sahraoui.
La région est toujours sous contrôle des forces des frontières mauritaniennes, sous protection des unités de la Gendarmerie. Mais, dernièrement, un contingent de l’armée y a été déployé dans le cadre d’une stratégie visant au déploiement des forces armées dans les zones frontalières, en particulier celles considérées comme dangereuses.
L’armée mauritanienne autorise les sahraouis á visiter la localité pendant la journée sans toutefois leur permettre d’y passer la nuit en raison de son caractère militaire.
Du côté mauritanien, ont participé à la réunion le ministre des affaires étrangères à l’époque Hammadi Ould Moimou et le directeur du cabinet Ahmed Ould Bahia et le directeur des renseignements extérieurs le général Mohamed Vall Ould Maayif.
Source : Zahra Chinguetti, 12 juillet 2012
Traduction non officielle de Diaspora Saharaui

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