« Notre problème n’est pas la mal gouvernance. Le Sénégal souffre plutôt d’une mal présidence excessive et je suggère aux citoyens et à la presse d’user désormais de ce terme pour parler des maux de ce pays », a déclaré, mercredi, le docteur Ibrahima SILLA, enseignant chercheur à l’UFR des Sciences juridiques et politiques de l’Université Gaston Berger.
« On a montré les limites de ces problèmes en mettant en place un ministre la mal gouvernance. On s’est rendu compte que cela ne pouvait pas faire l’objet d’un ministère », a-t-il expliqué, dans cet entretien vidéo avec NdarInfo.
« Notre véritable problème, c’est la mal présidence qui se traduit par une présidentialisation excessive du politique. Toute la vie politique semble tourner. Mêmes les concerts et les funérailles font désormais l’objet d’une introduction présidentialiste », a déploré le politologue.
« À cela s’ajoute une première damisation du politique qui tourne autour de Marième Faye SALL », a-t-il ajoutant, en estimant que les véritables problèmes de Sénégalais sont oubliés.
« On ne parle pas des carences de scanners dans les hôpitaux, des manques d’ambulances dans certaines zones, de la récurrence des enfants mort-nés. On est dans l’excès et l’enrichissement illicite indécent. On est dans l’amusement et tout cela, je le mets sur le dos du Président de la République », a-t-il soutenu.
Poursuivant, le docteur SILLA, note qu’« il faut arrêter cette mal présidence pour aller vers la bonne gouvernance qui pourrait sortir le Sénégal du chaos ».
Très sceptique sur la pertinence du projet de reforme des instituions et son « manque d’ambition », et déplorant « la démarche solitaire » du Président Macky SALL à travers la révision constitutionnelle, il doute finalement et fortement sur « la sincérité des hommes politiques à vouloir apporter des changements institutionnels assez solides pour permettre à notre pays de sortir des récurrents problèmes de codes et fichiers électoraux, etc. ».
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