« Le Maroc n’a pas à demander l’exclusion du Sahara occidental de l’UA »

L’état algérien ne s’oppose pas à l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA). Cependant, cette adhésion ne doit pas se faire au détriment du Sahara occidental.
« Nous n’avons aucune objection à ce que le Maroc intègre l’Union africaine mais il n’a pas à demander l’exclusion du Sahara occidental de l’UA. Cela est impossible et inadmissible. L’acte constitutif de l’UA ne le permet et la RASD est un pays membre fondateur de l’UA », a expliqué le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, jeudi dernier, en marge de la clôture de la session de printemps du Parlement. Sellal a également expliqué qu’il s’agit-là « d’une nouvelle adhésion » et non d’« une réintégration » en raison du changement du statut de l’organisation panafricaine. « Le retour du Maroc est considéré comme une nouvelle adhésion et non une réintégration étant donné qu’au moment où il a quitté l’instance, c’était l’Organisation de l’Union africaine (OUA) devenue aujourd’hui UA », a-t-il affirmé. Pour lui, le Maroc peut intégrer « sans conditions » l’organisation panafricaine en respectant « les procédures à suivre » et l’Algérie ne peut exprimer aucune « opposition ». 
A propos des relations bilatérales, Abdelmalek Sellal a indiqué que l’Algérie est favorable à la redynamisation des relations bilatérales. « S’il s’agit de rouvrir des dossier inhérents aux relations bilatérales, nous sommes prêts. » Mais concernant la question du Sahara occidental, « la position de l’Algérie est constante. Elle est pous une solution onusienne dans le cadre du respect de la légalité internationale. » « Nous n’avons aucun problème avec le peuple marocain ou avec l’Etat marocain et nous sommes favorables à la réouverture des dossiers pour poursuivre la coopération bilatérale ».
La Retraite à 60 ans applicable début 2017
Le Premier ministre a saisi cette occasion pour apporter des éclaircissements sur le dossier de la retraite dont la loi est en voie d’être amendée. En effet, le nouveau projet de loi sur la retraite sera présenté « prochainement » devant le Conseil des ministres. « Son application interviendra début 2017 », a annoncé Abdelmalek Sellal, précisant qu’entre-temps, « les travailleurs peuvent partir à la retraite d’ici la fin de l’année ». 
« Cette nouvelle loi a pour objectif de rétablir l’ordre dans ce domaine et d’opérer un retour vers la réglementation en vigueur dans les années 1990, c’est à dire une retraite à 60 ans. La retraite anticipée sera maintenue, quant à elle, pour les femmes et les métiers très pénibles », a expliqué le Premier ministre. En rappelant que l’élaboration de cette loi a été faite suite en coordination avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques lors de la dernière tripartite, Sellal rassure que le gouvernement a pris toutes les mesures pour assurer « une justice » et « un équilibre » dans l’application de la loi. « Il y a une question de justice et de solidarité entre les générations qui se pose », a-t-il précisé. Selon lui, l’espérance de vie des Algériens est passée à 77 ans alors qu’elle était, dans les années 1960, à 40 ans, ce qui fait que les citoyens algériens sont appelés à travailler plus longtemps. Il rappelle aussi le déficit financier dont souffre la Caisse nationale des retraites, ce qui a contraint le Gouvernement à prendre des mesures « exceptionnelles » pour redresser la situation ces deux dernières années. 
« Il est grand temps pour réinstaurer l’équilibre », a-t-il insisté. La nouvelle loi n’aura pas un impact sur la situation actuelle étant donné que la concertation menée avec les différents partenaires a fait ressortir la possibilité d’allonger la durée de travail. « Cette loi permet de travailler au-delà de 60 ans dans certaines entreprises », a expliqué le Premier ministre. Pour lui, « l’objectivité » doit être de mise dans le traitement de ce dossier. « Chaque génération doit accomplir son devoir pour couvrir les besoins de la retraite », a-t-il insisté. 
Nouria Bourihane

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