Aujourd’hui, alors que les lampions du sommet sont complètement éteints, que le tumulte, la passion et les supputations inhérents à tout grand événement se sont tus, tout le monde s’accorde, Mauritaniens et hôtes arabes, y compris les sceptiques de départ, que le sommet de Nouakchott a été une réussite malgré l’arabo-sclérose ambiante.
Un sommet qui a prouvé aux arabes et au monde entier que notre peuple, sous la direction du président Mohamed Ould Abdel Aziz, fait partie de cette race d’hommes singulière pour qui les temps difficiles de l’orage et des tempêtes, les écueils et les entraves adverses, les chemins sablonneux, au lieu d’être décourageants et inhibiteurs, sont au contraire matière à action redoublée, source d’étonnants efforts, de sacrifices et de dépassement, quand ils sont au service d’une cause noble.
Nous l’avons déjà prouvé à travers l’édification d’un Etat mauritanien, moderne, fort, démocratique et développeur que nos hôtes arabes n’ont pas manqué de remarquer avec surprise et satisfaction.
Nous l’avons prouvé aujourd’hui, quoi qu’aient pu prédire les prophètes du malheur, à travers la réussite du sommet arabe de Nouakchott sur tous les plans : organisationnel et logistique, sécuritaire, diplomatique.
Sur le plan organisationnel et logistique, toutes les difficultés ont fondu comme boule de neige devant notre volonté inébranlable : le facteur temps très court imparti pour l’organisation, pour la première fois, par notre pays d’une rencontre d’aussi grande envergure.
Mieux encore : nos hôtes étaient particulièrement surpris par la qualité de l’accueil, les conditions excellentes d’hébergement, les conditions de travail et de transport, les prestations mises à la disposition des délégations et de la presse.
Mais quelques éléments de poids ont donné au sommet deNouakchott une connotation et une spécificité singulièrespar rapport à tous les sommets arabes : l’organisation d’une très grande exposition mettant en exergue la richesse et la diversité de notre patrimoine culturel et artistique ; la campagne médiatique concomitante pour faire connaitreles potentialités économiques, touristiques et culturelles du pays ; le déroulement sous une grande tente moderne des travaux du sommet avec tout ce que cela comporte comme symboles et valeurs historiques ; le haut degré de civisme et de patriotisme de la jeunesse mauritanienne, denrée si rare de nos jours, qui s’est exprimée par une campagne spontanée de volontariat pour évacuer les eaux de pluie et nettoyer les grands axes routiers ; l’accueil grandiose réservé à nos illustres hôtes par des centaines de chameliers alignés sur le boulevard venant de l’aéroport Oum Tounsy, et qui constituent une autre facette de notre riche tradition.
Sur le plan de la sécurité, cette véritable hantise pour tous les pays, y compris les plus avancés du monde, la Mauritanie a confirmé, même pour ceux qui en doutaient encore parmi nos frères arabes, qu’elle est un pays où la sécurité est assurée comme il se doit au milieu d’une sous-région ouest-africaine et d’une région arabe en proie à toutes les formes de terrorisme et d’extrémisme. Cela prouve, si besoin en est, la justesse et la pertinence de la stratégie de lutte anti-terroriste mise en œuvre par notre pays.
Sur le plan diplomatique, la Mauritanie a retrouvé avec ce sommet le rôle central qui lui échoit dans le concert des pays arabes ; rôle que lui confèrent son histoire et sa position géostratégique et qui sera davantage raffermi à travers la présidencede la ligue arabe confiée au président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Une mission qui donnera à notre pays une plus grande visibilité diplomatique en vue de la mise en œuvre des décisions pertinentes contenues dans la « Déclaration de Nouakchott », en particulier la lutte contre le terrorisme, le dépassement des divisions intestines, le primat de la complémentarité économique, la solidarité arabe, la question palestinienne, la réactivation des accords interarabes mis en berne, le réchauffement des relations afro-arabes pour lesquels nous sommes naturellement prédestinés ; mais aussi une présence encore plus accrue de la Ligue arabe au niveau des instances internationales et avec les puissances étrangères.
Les grands dirigeants et les grands peuples, réunis en parfaite symbiose pour un objectif sublime, imposent toujours leur farouche détermination aux contraintes même les plus saillantes ; ou pour mieux dire, le succès, on ne le rencontre que si on le force ; surtout que l’histoire des pays n’est pas volontariste et que seuls le courage et la volonté permettent sa gestation heureuse.
Une leçon poignante et indélébile que le peuple mauritanien sous la direction du président Aziz a inscrite en lettres d’or dans les annales de l’histoire contemporaine de la nation arabe.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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