Dans le silence assourdissant des médias français, depuis plus de quarante ans le peuple sahraoui subit l’occupation sanguinaire marocaine en toute impunité grâce au rôle protecteur joué par la France.
Au fur et à mesure que le temps passe et que la pression de l’ONU monte en vue de contraindre le Maroc à respecter la légalité internationale, la France assume de plus en plus sa position de mentor de la monarchie alaouite.
Dans les coulisses du Conseil de Sécurité, elle pèse de tout son poids et de son droit au veto pour censurer les rapports du Secrétaire Général de l’ONU et les rendre favorables au Maroc, pour neutraliser son intention d’élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l’homme. Plus grave encore, Paris a soutenu l’expulsion de la composante civile et politique de la MINURSO rendant la mission onusienne au Sahara Occidental incapable d’accomplir pleinement sa fonctionnalité.
En France, la presse française, au lieu de pointer du doigt la responsabilité du roi du Maroc dans la fabrication de terroristes qui sévissent en Europe, en Irak, en Syrie et au Yémen, elle rapporte une prétendue efficacité des services secrets marocains dans la neutralisation de tentatives d’attentats terroristes en France.
Dans la presse, les universités et dans les débats politiques, le roi du Maroc est présenté comme le plus « légitime » à représenter sur le plan international la religion musulmane. Les Français lui prêtent une autorité religieuse qui lui viendrait de son « ascendance » prophétique supposée pour justifier le soutien de l’Elysée au Maroc et mieux l’engager dans son offensive contre le peuple sahraoui à l’ONU et en Afrique.
En présumant qu’il descende du Prophète, la fonction « califale », si tant est qu’elle puisse exister de nouveau, n’est pas héréditaire, et la règle, transgressée en 680, a été établie par les quatre premiers califes.
L’autorité religieuse et politique des rois du Maroc n’a jamais, à aucun moment de l’histoire, dépassé la Moulouya. Certains historiens français orientés ainsi que des politiques de gauche, de droite et d’extrême-droite ne cessent de vouloir faire croire au contraire afin de faire la promotion de Mohamed VI. C’est de son contexte que rentre le dernier discours du roi du Maroc dont une grande partie a été consacrée à la question religieuse et dont le contenu a été largement propagé et salué par la presse française.
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