La France pointée du doigt

Le camp de réfugiés sahraouis de Dakhla vit au rythme des festivités de la 13e édition du Fisahara, dont le coup d’envoi a été donné mercredi dernier. Celle qui a marqué ces dernières c’est le point de presse animé par le président de la République Sahraouie, Brahim Ghali après avoir assisté à l’ouverture officielle de cet événement cinématographique.
C’est devant un parterre de journalistes, que le Président de la République sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, s’est exprimé d’un ton de haute tenue, soulignant, à l’occasion que le long parcours de la cause nationale se renforce inéluctablement de jour en jour. Il a affirmé qu’aucune volonté ne pourra contraindre la volonté du peuple sahraoui à renoncer à ses nobles objectifs, et personne ne décide de son sort. 
Cette position ferme n’est pas dénuée de l’essence même qui fait la grandeur de ce combat, dans la mesure où l’orateur appelle à la paix, à l’entente et à la coexistence. Lors de ce point de presse très remarqué, pour la pertinence de ses thèmes, prononcée, en présence d’un parterre de journalistes, le Président Ghali a tenu à préciser que «notre message est clair, net et précis», tout en affirmant que l’issue finale de la cause sahraouie sera certainement couronnée par l’accession à l’indépendance.
En ce qui concerne l’examen de l’état de la cause sahraouie à l’échelle internationale, le Président Brahim Ghali a exprimé son mécontentement au sujet de la position de quelques pays qui prétendent s’associer à la défense du respect des droits de l’homme dans le monde, épinglant au passage alors la France qui soutient le royaume du Maroc dans sa colonisation de grandes superficies du territoire sahraoui. 
Le royaume chérifien, faut-il le redire, est considéré comme un grand pays exportateur de drogue dans la région. Eu égard à cette politique, le Président Ghali a précisé que le peuple sahraoui continue à honorer les promesses des martyrs sahraouis, dans un climat d’unité et de cohésion, sous la direction du Front Polisario, engagé dans la voie de la lutte pour recouvrer sa souveraineté et sa dignité au sein d’un territoire sahraoui libre. 
Le président de la RASD a appelé le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités pour mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui, par un processus de décolonisation du Sahara occidental. Il rappelle que cet appel urgent est destiné au premier responsable de la MINURSO et garant de la mission dont elle a été investie, à savoir l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental. 
Par ailleurs, le Président sahraoui s’est félicité de tous les messages de solidarité avec le peuple sahraoui opprimé, notamment ceux des délégations officielles et d’autres représentants des organisations non gouvernementales (ONG), dans le but de participer aux évènements organisés par les autorités sahraouies. 
Coté cinéma, plusieurs films sont au menu de cette manifestation cinématographies dont le principal objectif est la sensibilisation de l’opinion publique internationale à la cause sahraouie. 
L’un des films qui a marqué l’assistance venue nombreuse projeté en plein air de cette 13e édition de Fi Sahara qui se tient sous le slogan «Peuples sous occupation», est celui de la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, qui a suivi avec sa caméra Sonita Alizadeh, une jeune réfugiée afghane vivant à Téhéran. 
Cette adolescente rêve de faire de la musique rap. Mais sa famille, restée en Afghanistan, a décidé de la marier de force, selon la tradition, en échange de 9 000 dollars. Pour aider Sonita à concrétiser son rêve, la cinéaste l’accompagne de bureaux en bureaux pour obtenir un passeport afghan, un visa pour les Etats-Unis et une place dans un lycée de l’Utah. Pour retarder l’échéance du mariage et modifier le cours du destin de Sonita, elle a payé 2 000 dollars à sa famille.
Un choix qui soulève des interrogations morales, mais que la cinéaste assume. En marge de ces représentations cinématographiques les organisateurs ont concocté un programme riche et varié qui consiste des ateliers de formation dans le domaine de l’audiovisuel, en plus de tables rondes qui s’articuleront autour de thèmes liés au ’’Sahara Occidental sous l’occupation, comme modèle’’, ’’les peuples sous occupation, à leur tête la cause palestinienne’’ et ’’le cinéma d’Histoire’’, selon les organisateurs. 
Le festival international du cinéma au Sahara est une initiative culturelle adoptée par le gouvernement sahraoui depuis plusieurs années, avec le concours de la coordination espagnole de soutien au peuple sahraoui qui a mis en place une administration spécifique dénommée ’’festival Fisahara’’.
Par : DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL AUX CAMPS DE RÉFUGIÉS À DAKHLA : IDIR AMMOUR

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