Mohammed VI, qui comptait assurément sur la COP22 pour se refaire une virginité diplomatique et procéder à un ravalement de la façade de son pays ternie par les dernières manifestations contre la hogra provoquées par la mort, au cours d’une opération de police, d’un jeune vendeur de poisson à El-Hoceima, n’est pas parvenu à ses fins. La cause ? Invité à l’événement, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, n’a pas raté l’occasion de remettre sur le tapis le dossier du Sahara Occidental et d’appeler son hôte à cesser d’empêcher le règlement du conflit.
C’est donc depuis Marrakech et devant le gratin de la politique mondiale que le Secrétaire général des Nations unies a lancé un appel pour faire avancer le processus de l’ONU pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. «Ban Ki-moon a souligné l’importance de faire progresser le processus des négociations au Sahara Occidental tel que prévu dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», a indiqué l’ONU dans une déclaration publiée à l’issue de la rencontre du chef de l’ONU avec le roi du Maroc, Mohammed VI, en marge de la COP22.
La reprise des négociations a été exigée par le Conseil de sécurité, qui a souligné dans sa résolution 2285 de 2016, prorogeant le mandat de la Minurso jusqu’à 2017, l’importance de poursuivre le processus de préparation pour un cinquième round de négociations sur le statut final du Sahara Occidental. Le Conseil de sécurité avait également chargé le chef de l’ONU de lui présenter au moins deux rapports par an pour l’informer du déroulement des négociations qui doivent aboutir à la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
L’ONU avait annoncé en juillet dernier qu’elle était sur le point de présenter une proposition formelle au Front Polisario et au Maroc pour relancer ces pourparlers. La dernière fois où les deux parties se sont installées à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset, aux Etats-Unis. Mais le Maroc fait toujours la sourde oreille. Jusqu’ici, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, ne parvient pas à reprendre ses navettes diplomatiques dans la région, sa tournée se heurte au refus des autorités marocaines, qui le considèrent toujours persona non grata dans les territoires sahraouis occupés. L’émissaire de l’ONU a déjà fait part de la persistance de l’hostilité du Maroc à son égard. Son déplacement dans les territoires occupés fait toujours l’objet de discussions entre le Secrétariat général de l’ONU et le Maroc.
Khider Cherif
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